Toyota Motor Corp et Honda Motor Co ont vivement critiqué samedi une proposition des démocrates de la Chambre des représentants des États-Unis visant à accorder aux véhicules électriques fabriqués par des entreprises syndiquées aux États-Unis une incitation fiscale supplémentaire de 4 500 $.
Toyota a déclaré dans un communiqué que le plan dévoilé vendredi dernier est discriminatoire “à l’égard des travailleurs américains de l’automobile en raison de leur choix de ne pas se syndiquer”.
Le projet de loi, qui doit être voté mardi par la commission des voies et moyens de la Chambre des représentants, dirigée par les démocrates, dans le cadre d’un projet de loi sur les dépenses de 3 500 milliards de dollars, bénéficierait aux trois grands constructeurs automobiles de Detroit (les Big Three General Motors, Ford et Chrysler), dont les usines sont syndiquées.
Dans une déclaration, Honda a qualifié le projet de loi d'”injuste” et a déclaré qu’il “discrimine les véhicules électriques fabriqués par des travailleurs américains de l’automobile qui travaillent dur, simplement parce qu’ils appartiennent ou non à un syndicat”… Les associés de production de Honda en Alabama, Indiana et Ohio qui construiront nos VE méritent un traitement juste et équitable de la part du Congrès”.
La proposition, dont le coût est estimé entre 33 et 34 milliards de dollars sur 10 ans, porterait à 12 500 $ le crédit d’impôt maximum pour les véhicules électriques, contre 7 500 dollars actuellement. Ce montant de 12 500 dollars comprend un crédit de 500 dollars pour l’utilisation de batteries produites aux États-Unis.
Cette proposition est un élément clé de l’objectif du président démocrate Joe Biden de faire en sorte que les VE représentent au moins 50 % des ventes de véhicules aux États-Unis d’ici 2030 et de stimuler les emplois syndiqués américains.
Le projet de loi supprime toutefois la suppression progressive des crédits d’impôt accordés aux constructeurs automobiles lorsqu’ils ont vendu 200 000 véhicules électriques, ce qui rendrait General Motors Co et Tesla Inc à nouveau éligibles. Il créerait également un nouveau crédit plus modeste pour les VE d’occasion, d’un montant maximal de 2 500 dollars.
GM, Ford Motor Co et Stellantis NV, la société mère de Chrysler, assemblent leurs véhicules de fabrication américaine dans des usines représentées par le syndicat United Auto Workers (UAW).
En revanche, les constructeurs automobiles étrangers opérant aux États-Unis, ainsi que Tesla, n’ont pas de syndicats représentant les travailleurs de l’assemblage et nombre d’entre eux ont combattu les efforts de l’UAW pour organiser les usines américaines.
Tesla aurait droit à des crédits allant jusqu’à 8 000 dollars en vertu du projet de loi.
Le président de l’UAW, Ray Curry, a déclaré que la disposition relative au crédit d’impôt “contribuerait grandement à soutenir les emplois syndiqués bien rémunérés dans le secteur automobile des VE, dont le président Biden s’est fait le champion”.
Le projet de loi limite le crédit d’impôt pour les VE aux voitures dont le prix ne dépasse pas 55 000 dollars, tandis que les camions peuvent coûter jusqu’à 74 000 dollars.
Toyota a ajouté qu’elle “se battra pour que l’argent des contribuables serve à rendre tous les véhicules électriques accessibles aux consommateurs américains qui ne peuvent pas se permettre des voitures et des camions à prix élevé.”