Les Émirats arabes unis ont annoncé hier, dimanche 5 septembre, un plan majeur pour stimuler leur économie et libéraliser les règles de résidence strictes pour les étrangers. Ceci se situe dans le cadre d’un effort global fait par le pays qui cherche à assainir ses finances et à attirer aussi des visiteurs ainsi que des investissements.
À l’occasion de leur 50ème anniversaire, les Émirats arabes unis cherchent à accélérer leurs réformes économiques et sociales pour se rebaptiser pour un avenir post-pandémique. Décrivant le pays comme une plaque tournante commerciale et financière libérale et animée, le gouvernement a promis d’injecter 13,6 milliards de dollars dans l’économie l’année prochaine et 150 milliards de dollars d’ici 2030. Des projets spécifiques n’ont pas encore été annoncés, mais 1,36 milliard de dollars ont été affectés à Emirates Development Bank pour soutenir le secteur industriel.
Les frictions se sont accrues entre les Émirats arabes unis et leur voisin des poids lourds, l’Arabie saoudite, qui a adopté une stratégie différente sous le jeune et impétueux prince héritier Mohammed bin Salman. Dans le but de se préparer à un avenir post-pétrolier, le gouvernement saoudien a annoncé des milliards de dollars d’investissements dans des projets touristiques de grande envergure et a tenté de réduire le rôle des expatriés pour que davantage de Saoudiens travaillent dans le secteur privé.
Dimanche, enterré dans le radeau des initiatives de développement économique tape-à-l’œil des Émirats arabes unis, il y avait un changement beaucoup plus pratique – et drastique – du système de visa du pays qui régit les légions de travailleurs étrangers d’Afrique, du Moyen-Orient et d’ailleurs qui alimentent l’économie du pays.
Depuis l’indépendance des Émirats arabes unis, l’État a lié l’emploi au statut de résident, accordant aux employeurs un pouvoir démesuré et obligeant les gens à quitter immédiatement le pays s’ils perdent leur emploi.
Les nouveaux plans donnent aux résidents trois mois supplémentaires pour chercher d’autres emplois après avoir été licenciés, permettent aux parents de parrainer les visas de leurs enfants jusqu’à l’âge de 25 ans et assouplisent les restrictions de visa pour les pigistes, les veuves et les personnes divorcées, entre autres.
Bien que positives, ces mesures sont loin de marquer un changement radical dans un pays où la main-d’œuvre étrangère souffre des conditions de vie lamentables.
Les nouveaux projets surviennent alors que les Émirats arabes unis sont sous le choc économique de la pandémie, qui a déclenché l’effondrement des prix du pétrole et des marchés touristiques cruciaux lorsque les fermetures ont étranglé les entreprises et que les autorités ont réduit les dépenses. L’économie du pays a reculé de plus de 6% l’année dernière, selon les données du gouvernement, les agences de crédit estimant que le centre touristique de Dubaï a connu une baisse encore plus marquée de 11%.
C’est dans ce cadre que les autorités ont introduit l’année dernière une série de réformes pour attirer plus de personnes et de capitaux. Les Émirats arabes unis ont offert aux expatriés les plus riches la possibilité de prendre leur retraite à Dubaï, ont mis en place un «visa d’or» de 10 ans pour les professionnels et leurs familles et ont adopté une nouvelle loi autorisant la propriété étrangère à 100% des entreprises en dehors des zones franches économiques.
Bien que des annonces aussi drastiques soient devenues courantes dans la fédération des sept émirats, le gouvernement a fourni peu de détails sur la manière et le moment où il tiendra ses promesses.