Il est toujours aussi difficile d’acheter une voiture neuve actuellement, comme cela est le cas depuis le début de la pandémie. Cela est lié à la pénurie de semi-conducteurs, des composants électroniques qui se trouvent dans tous les appareils. Si cette pénurie de semi-conducteurs affecte les fabricants de voiture européens, américains et asiatiques, les voitures en Tunisie, qui sont pour la plupart importées, sont directement touchées par ces difficultés.
Ola Kallenius, CEO de Daimler AG, a alerté lors du salon de l’automobile de Munich dimanche de l’avenir de la pénurie de semi-conducteurs en ce qui concerne le secteur automobile. Elle pourrait durer jusqu’en 2023.
Cette pénurie de semi-conducteurs est liée à la crise sanitaire. Avec cette crise, les achats de petit électroménager, de téléphones, d’ordinateurs ont largement augmenté. L’an dernier, plus de 300 millions de PC ont été vendus. La demande en composants électroniques a fortement explosé. De plus, avec la recrudescence de la Covid-19 en Asie, des usines ont fermé au Vietnam, en Indonésie et en Malaisie, il y a quelques semaines. Il est important de savoir que l’Asie concentre 80% de la production de semi-conducteurs.
La situation en France : des usines à l’arrêt
En fin de semaine, le groupe Stellantis, ex-PSA, a annoncé une baisse d’effectifs avec la fin des contrats d’intérim sur deux sites, à Rennes et à Sochaux, en raison de la pénurie de semi-conducteurs. Cette pénurie pèse sur le secteur automobile, mais aussi sur d’autres secteurs.
Le secteur automobile est touché par cette pénurie car les semi-conducteurs se trouvent partout, dans les GPS, les ordinateurs de bord, les équipements de sécurité et dans les options connectées. Pour l’instant, il n’y a pas de pénurie chez les concessionnaires mais les clients doivent parfois attendre des délais plus longs ou bien certaines options ne sont pas disponibles. Les spécialistes estiment que la pénurie de composants électroniques pourrait durer jusqu’en 2022 et même 2023.
Cette pénurie a des conséquences sur l’emploi. Renault a par exemple stoppé la production de sa Zoé dans son usine des Yvelines durant trois jours. Par ailleurs, les usines d’assemblage de Renault en Espagne pourraient rester jusqu’à deux mois à l’arrêt. Lundi prochain, la production reprendra à l’usine Toyota d’Onnaing, qui fabrique la Yaris, après un arrêt de deux semaines. Le producteur de poids lourds Scania a arrêté la production en France, en Suède et aux Pays-Bas.
La position de Volkswagen, Daimler, BMW et Mercedes
D’après Bloomberg, “il est probable que nous resterons en situation de pénurie pendant les prochains mois, voire les prochaines années, car les semi-conducteurs sont très demandés”, a déclaré Herbert Diess, directeur général de Volkswagen AG, lundi sur Bloomberg Television. “L’internet des objets se développe et la montée en puissance des capacités prendra du temps. Ce sera probablement un goulot d’étranglement pour les prochains mois et les prochaines années.”
Diess et ses homologues Ola Kallenius de Daimler AG et Oliver Zipse de BMW AG, ont livré leurs doses de détresse alors que la plupart des constructeurs automobiles européens se sont réunis à Munich pour le premier salon de l’automobile depuis avant que la pandémie ne frappe. M. Kallenius a averti dimanche que la pénurie de semi-conducteurs pourrait ne pas disparaître complètement l’année prochaine et qu’il faudrait attendre 2023 pour qu’elle soit résolue. M. Zipse a prévenu que la crise pourrait durer de six à douze mois.
VW et Mercedes font partie des constructeurs automobiles qui ont été touchés ce trimestre par les fermetures d’usines en Malaisie, qui s’est imposée ces dernières années comme une plaque tournante majeure pour le test et le conditionnement des puces. Des fournisseurs clés, dont Infineon Technologies AG, NXP Semiconductors NV et STMicroelectronics NV, exploitent des usines dans le pays.
M. Kallenius, de Daimler, a déclaré qu’il y a un espoir que la situation commence à se détendre au quatrième trimestre, même s’il prévoit que les retombées d’un problème de demande “structurel” influenceront également les industries en 2022. Un fabricant de puces japonais qui fournit Toyota Motor Corp. a également prédit le mois dernier que la pénurie d’approvisionnement pourrait durer toute l’année prochaine.
L’industrie automobile mondiale aura besoin d’environ 10 % de capacité de production supplémentaire pour les puces, a déclaré Murat Aksel, le responsable des achats de VW, aux journalistes dimanche dernier. M. Diess a déclaré lundi que VW espérait surmonter les problèmes liés à l’épidémie de Covid-19 en Malaisie “vers la fin de ce mois, probablement le mois prochain, puis se rétablir au cours du dernier trimestre de cette année”.