L’accélération de l’inflation est tombée au plus mauvais moment. Alors que le pays vacille entre des autorités régionales qui veulent imposer un confinement déguisé et une population irritée sur tous les plans, la cherté de la vie ajoute une autre couche de pression. La situation épidémiologique nécessite un long confinement général selon tous les spécialistes, mais l’intégration des données politiques, économiques et sociales obligent l’exécutif à prendre d’autres choix qui ne sont pas nécessairement optimaux.
Et bien que ces mesures ne soient pas aussi strictes qu’il le faut, leur impact est clair sur l’indice des prix. Avec le recul de l’activité de restauration et d’hôtellerie, la demande sur la plupart des produits alimentaires frais a baissé impliquant une diminution des prix : -6,6% pour les œufs, -3,5% pour les légumes frais, -1,6% pour le lait et fromages, -1,2% pour les poissions et les fruits frais, -1% pour la viande bovine, -0,9% pour la viande d’agneau et -0,8% pour les volailles. En même temps, la multiplication du nombre des cas de personnes atteintes par le virus a soutenu la demande sur les produits d’entretien et réparation de logement, dont les prix ont augmenté de 2,1%.
La réduction des subventions de certains produits a eu également son effet. L’augmentation des prix de l’alimentation en eau de 11,8% a poussé les prix du groupe “logement, eau, gaz, électricité” à la hausse de 1,5%. Idem pour le sucre (+8,3%) et les services de transport routier (+1,2%).
Pour les mois à venir, il suffit d’intégrer la récente hausse des prix du tabac et des services de soin pour comprendre que la tendance haussière va continuer. La levée envisagée de ce qui reste de subventions énergétiques est à tenir en considération. Il est fort probable que cela marque le début d’une nouvelle spirale inflationniste, moins intense que celles de 2017-2018, mais qui peut poser de vrais problèmes au reste des réformes économiques.
L’inflation sous-jacente est repartie à la hausse à 5,4%. Pour les financiers, ce n’est pas une bonne nouvelle car elle indique qu’une baisse du Taux Directeur est à oublier. Le régulateur ne va jamais sacrifier le peu de marge qui lui reste pour garder un taux d’intérêt réel positif et se retrouver dans la même sphère de quelques années auparavant.