L’artisanat, ce secteur précieux et fragile du commerce tunisien, a été encore une fois affecté par la COVID
L’artisanat, “qui vit à 90% du tourisme” selon Jabeur Ben Attouch, président de la FTAV, a subi le contrecoup de la crise COVID avec la forte diminution de touristes pour des raisons sanitaires. Les artisans et artisanes sont également souvent des PME et même des TPME, qui ont été les victimes en première ligne de la crise économique liée à la COVID. Maintenant, pour la deuxième année consécutive, le salon de la création artisanale a été “reporté”, comme annoncé sur la page Facebook du salon.
Plus exactement, le statut Facebook stipule que : “Le Bureau national de l’artisanat apprend que le Comité régional de prévention, d’intervention et de secours en cas d’urgence a décidé de reporter l’organisation du Salon de la création artisanale pour sa 37e session, qui était prévue pour la période du 25 juin au 4 juillet 2021 à une date ultérieure, lors de sa réunion tenue à Tunis le mardi 22 juin 2021.” Or, le salon de l’artisanat dépend du ministère du Commerce. Pourquoi ne pas organiser un salon virtuel, avec une vente des produits par Internet ? Cela permettrait de se conformer aux mesures sanitaires tout en apportant une aide précieuse à des créateurs qui attendaient impatiemment ce salon pour vendre leurs produits.
Slim Gharbi, artisan potier à Nabeul, parle de l’annulation du salon de cette année : “Le salon de l’artisanat est le rendez-vous le plus important de l’année pour les artisans sur le marché local. C’est une occasion inédite pour vendre et tisser des liens avec des acteurs locaux et étrangers. Son annulation pour la deuxième année consécutive prive les artisans d’une occasion unique”.
Par rapport à la crise COVID, son impact a été réduit par ses liens avec des clients étrangers : “Nous avons des clients étrangers avec qui nous travaillons depuis des années à l’échelle internationale. Vu la diminution d’événements, les quantités de commandes ont diminué, il y a eu une baisse de 50% des consommations sur le marché international.”
Sur le marché local, les commandes en ligne ont permis de contrer un peu l’effet de la baisse des commandes liées à la COVID. Nous essayons de vendre en ligne, de livrer à domicile pour contrer les pertes”