Les concessionnaires automobiles continuent à réaliser de bonnes performances. Sur le premier trimestre 2021, les quatre distributeurs cotés à la Bourse de Tunis (Ennakl, City Cars, ARTES et UADH) ont publié un chiffre d’affaires global de 257,442 MTND, soit une progression de 24,5% par rapport à la même période en 2020. Tous les concessionnaires ont affiché une tendance positive, à l’exception d’UADH. Pour ce dernier, le recul s’explique par la résiliation unilatérale par PSA du contrat de distribution de la marque Citroën en Tunisie.
Cette amélioration des revenus a été accompagnée par l’effritement de la marge brute, qui s’est établie à 17,1% contre 19,7% sur le premier trimestre 2020. Par rapport à l’année 2020 dans sa globalité, le niveau de marge est resté stable.
Les concessionnaires ont donc dû faire preuve de plus d’agressivité commerciale afin de doper leurs ventes depuis la deuxième moitié de 2020. Un autre phénomène à prendre en considération : la part des voitures populaires, où bénéficiant d’avantage fiscal si nous voulons être plus précis. Selon les statistiques des nouvelles immatriculations durant les quatre premiers mois de l’année en cours, les deux premières places sont occupées par des modèles de voitures populaires. Il y a une très forte demande sur le marché, mais le niveau de marge pour ce genre de véhicules est naturellement plus faible que les autres.
La trésorerie demeure très confortable, à 131,225 MTND. Cela permettrait la distribution du dividende de l’exercice 2020 et de passer les commandes pour les périodes à venir. Les revenus de placements devraient s’estomper avec la baisse des rendements. Conjugués à la réduction des marges et la stabilité du quota, les bénéfices devraient se stabiliser en 2021.
Le secteur offre toujours un potentiel intact car à peine 20% de la population dispose de véhicules. Les embouteillages sur les routes de la capitale et des grandes villes et le pouvoir d’achat élevé chez une minorité des tunisiens donnent une fausse impression. À l’intérieur du pays, la dynamique est quasiment absente. Les droits de consommation et les différentes taxes que tout acquéreur doit supporter pèsent réduisent le nombre d’acheteurs éventuels.
Le secteur a bien besoin d’une révolution réglementaire qui ne viendra pas demain car l’insuffisance de ressources fiscales ne permet pas à l’État de faire un geste en faveur du secteur.