Ce sera la fin des haricots…
Mes chers lecteurs, j’espère que vous savez que les unités de mesure sont adaptées à ce qu’on veut mesurer : le diamant en carats, les pommes de terre en kg, les fortunes en millions de $, les distances en mètres, en km voire en années lumières et généralement, on adapte les unités aux situations ; par exemple quand les gens deviennent trop riches, on compte en milliards de $ et quand ils sont trop pauvres, on leur compte le revenu annuel etc. L’important est qu’on utilise au maximum 4 chiffres suivis d’unité et il y a même une science qui définit les unités de mesure et si vous vous perdez, bénissez Google !
Mais voilà, le hic c’est qu’il y a des choses que l’on mesure et qu’on voit évoluer d’un mauvais œil et particulièrement ce que les économistes appellent l’inflation et qui leur fait si peur quand elle passe à deux chiffres !
Et généralement, on ne peut que la constater et la mesurer après coup tant ses composantes sont nombreuses et variées alors du coup, les experts montent au créneau pour expliciter ce qui arrive à l’économie mais en vain, elle progresse comme un cancer incurable dans un corps usé …..
Faut-il rappeler la position très sage et philosophique de Fernand Raynaud qui dans un sketch s’en fout de l’inflation et achète toujours pour 10F d’essence jusqu’au jour où le pompiste lui dit qu’on ne sert pas moins de 5 litres ! Et à ce stade, la machine s’emballe et on ne sait pas trop où on va surtout si on ne cherche pas le pourquoi et le comment des choses.
Ceci d’autant plus que dans des petits pays comme le nôtre, tout le monde sait de quoi il en retourne et généralement et même avant que Facebook ne vienne accélérer le fonctionnement de notre téléphone ancestral. Je m’explique : on est 10 millions, on dispose d’un potentiel agricole de 2 millions de ha dont 400 000 de périmètres irrigués soit environ 400 m2 par habitant ce qui mathématiquement fait qu’on ne peut pas mourir de faim et on pourra disposer suffisamment de produits agricoles à des prix abordables ….. Mais encore faut-il avoir une stratégie adéquate et adaptée à cette situation de stress hydrique naturel que nous subissons !
Hélas, à côté de ce stress naturel que nos aînés ont su si bien exploiter, aujourd’hui si on continue à produire plus ou moins dans de bonnes conditions, entre le consommateur et le producteur il y a des labyrinthes incommensurables et des gouffres insondables qui rendent cette situation intenable et pratiquement caricaturale.
Alors mettez-vous à la place du pauvre hère qui perçoit encore son salaire le 25, dépense tout ou presque le 28 et ne lui reste en main qu’un dinar symbolique et passant devant un étal de légumes et fruits aux prix inabordables a envie de concombres, qui selon les régions, est considéré aussi bien comme un fruit qu’un légume. Des concombres affichés à 6 dinars le kg, il ne pourra pas oser demander qu’on lui pèse UN concombre alors que c’est plus élégant de demander 15 cm de ce curcubitacé qui en ces temps a retrouvé des lettres de noblesse !
Vous ne trouvez pas que cette idée est géniale et est à soumettre au FMI ? Comme ça, chaque fois que les prix montent, on change d’unité et les experts trouveront un nom à cette nième réforme : la réforme MKSA* …….
- *MKSA : nom scientifique du système métrique où on utilise les initiales de mètre, kilo, seconde, ampère.