« Si nous marquons aujourd’hui l’anniversaire des 10 ans de coopération en matière de Recherche et d’Innovation entre l’Union Européenne et le ministère tunisien de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, c’est également pour signifier que cette coopération dépasse largement la décennie passée puisque cela a déjà commencé en 1995. Nous pouvons donc aussi faire le bilan de 25 ans de coopération globale et prendre acte que cela a été accentué en 2003 par la signature de l’accord scientifique et technologique, puis renforcé davantage en 2016 par l’association de la Tunisie au programme Horizon 2020 », atteste Marcus Cornaro, Ambassadeur de l’UE en Tunisie, à la faveur de l’entretien bilatéral organisé le 31 mars dans le but de dresser le bilan du cadre de la coopération UE-Tunisie dans le domaine de l’ESRS et de débattre de l’ouverture sur le monde socioéconomique, la qualité de l’enseignement supérieur, la mobilité, la Gouvernance et les partenariats à l’international.
300 millions d’euros
Rappelant les chantiers de réforme lancés au sein de l’enseignement supérieur et surtout au niveau de la gouvernance du pool de Recherche où les différentes structures tunisiennes ont bénéficié des programmes phares de l’UE dans le domaine de la Recherche et de l’innovation (à commencer par Horizon 2020), Marcus Cornaro évoque ce qu’il appelle « l’esprit de l’équipe Europe » vis-à-vis de la Tunisie : « Je voudrais souligner jusqu’à quel point l’UE a l’intention de continuer son soutien à la démocratie tunisienne et l’investissement dans la connaissance comme fondement de son développement futur ; fondement du pays mais aussi de chaque individu, et tout cela en harmonie avec le potentiel du pays et son choix d’adopter la voie de l’économie du savoir. »
C’est dans le sens de cette nouvelle orientation que l’ambassadeur estime qu’il est pertinent de se concentrer sur les 10 années passées de coopération qui montrent le nouveau dynamisme du pays en matière d’économie du savoir : « Cette orientation est fortement reflétée par le bilan positif que nous avons eu l’occasion de constater. Et cette perspective nous inspire, nous motive, nous engage à tirer les leçons du bilan pour bien instruire les prochains programmes, avec les ambitions politiques qui les accompagnent et la vision conjointe de ce fort partenariat reflété notamment dans une coopération scientifique où ce ne sont pas seulement les chiffres qui comptent ; en vérité 300 millions d’euros dans les 10 dernières années ; ce qui compte c’est l’impact direct pour le tissu académique et l’impact indirect que toutes ces activités auront. »
Les « autres » chiffres qui comptent !
L’ambassadeur est pourtant féru d’autres chiffres : « Il y a des chiffres que je vois en tant qu’ami de la Tunisie ; j’ai été impressionné en les relisant ce matin dans le dernier rapport de la CNUCED de mars 2021 qui place la Tunisie dans le Top10 des pays émergents super-performants dans les technologies de pointe à côté de la Chine, l’Inde et le Brésil ainsi que dans le rapport 2021 Catching Technology and Innovation with Equity où la Tunisie apparaît comme le pays le mieux doté, le mieux préparé de tous les pays africains du nord et même de tous les pays arabes, à l’exception d’un ou deux pays du Golfe, pour surfer sur les nouvelles vagues technologiques et pour concilier innovation et équité. »
Selon lui, tout ceci est en phase avec l’ambition de l’UE qui pense que la relance économique du futur est notamment dans le numérique et dans la R&D alors que la Tunisie bouillonne entre ses relations à l’UE, ses ambitions politiques, le potentiel de son peuple et l’ouverture des voies de l’avenir. Car l’entretien bilatéral du 31 mars a également abordé les nouveaux programmes Horizon Europe et Education & Science With And For Youth – SWAFY en phase avec la stratégie du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.
Deux programmes à propos desquels Marcus Cornaro affirme que l’UE travaille actuellement : « Le premier, avec un volet de 9 millions d’euros, vise à aider les jeunes à découvrir leur potentiel et leur créativité et à approfondir les liens entre la jeunesse et la science. Le second, est en phase de formulation avec trois ministères (Éducation, Formation professionnelle, Enseignement supérieur) et des équipes sont déjà impliquées dans cet exercice. Et je suis ravi jusqu’à quel point cela reflète vos ambitions… »