Dans son dernier rapport sur la Tunisie, le Fonds monétaire international a mis en exergue l’impact des entreprises publiques sur le budget de l’État. “Le vaste secteur non transparent des entreprises d’État est aux prises avec des dettes, des garanties publiques et des arriérés, qui ont été exacerbés par la pandémie”, lit-on dans le document.
Les données sur les informations financières de 30 entreprises publiques montrent à la fin de 2019 une dette d’environ 40% du PIB (qui a probablement augmenté en 2020), dont environ 15% du PIB étaient couverts par des garanties publiques à mi-2020.
Les entreprises publiques drainent les ressources budgétaires déjà limitées, puisque les transferts budgétaires annuels représentaient 7 à 8% du PIB ces dernières années, notent les analystes du FMI. Pour répondre aux besoins de liquidité, les entreprises publiques ont également recours au financement bancaire (l’encours des prêts bancaires aux entreprises publiques représente environ 17% du PIB), en particulier auprès des banques publiques, et ont accumulé des arriérés.
Le gouvernement lui-même a également des arriérés encore plus importants envers les entreprises publiques. “Cela reflète une mauvaise gestion financière et une mauvaise gouvernance des entreprises publiques”, estiment dans leur rapport les experts du FMI. Ceci est exacerbé par une politique de tarification qui ne couvre pas les coûts, des coûts gonflés (par exemple, un recrutement important à des fins sociopolitiques), des informations insuffisantes sur leurs conditions financières et supervision répartie entre plusieurs ministères de tutelle.
La nature monopolistique des entreprises publiques, lit-on dans le document, réduit également les incitations à améliorer la productivité.