Personne ne peut nier le grand impact économique de la crise sanitaire due à la Covid-19 sur l’économie mondiale, bien évidemment la Tunisie ne fait pas exception. C’est ce que vient de confirmer la Banque africaine de développement dans son rapport annuel sur les perspectives économiques dans le continent. Dans ce rapport, la BAD a en effet classé l’économie Tunisienne parmi les économies les plus touchées dans le continent par la crise.
Légère amélioration des indicateurs de la Tunisie
La croissance a connu sa plus grande chute en Tunisie avec une rétraction record de 8.8%. Mais selon les estimations de la BAD, le PIB de la Tunisie devrait rebondir et augmenter à 2% en 2021 puis à 3,9% en 2022. Cette augmentation est, en revanche, conditionnée par le ralentissement de la propagation de la pandémie pour permettre une reprise de l’économie mondiale.
L’inflation, parmi les rares indicateurs “positifs” de l’année précédente, a baissé à 5.9 ― contre 6,7% en 2019. D’après la BAD, en revanche, l’inflation va connaître une légère hausse durant les prochains mois de 2021 pour atteindre les 5,7%. Rappelons que l’inflation s’est stabilisée actuellement au niveau de 4.9% d’après les derniers rapports de l’INS. La marche baissière va toutefois reprendre en 2022 avec un taux d’inflation prévu par la BAD de 4.3%.
Dans son rapport, la BAD estime aussi que le déficit budgétaire et le déficit de la balance courante devraient diminuer respectivement à 8,6% du PIB en 2021 et 8% en 2022 pour le premier indicateur et à 4,1% en 2021 et 3,6 % en 2022 pour le deuxième.
Un avenir pas sans risque
Les principaux risques de ce scénario sont une troisième vague de la pandémie, une instabilité politique au niveau national et régional, des troubles sociaux, un manque de ressources financières accessible aux entreprises, voire une reprise moins rapide que prévu des économies européennes.
La situation critique de l’économie particulièrement vis-à-vis du taux de la dette dont 70% est une dette extérieure qui représente 90% du PIB en 2020 et qui ne cesse à tendre à la hausse. Le coût du service de la dette absorbe environ 28% du budget au détriment des dépenses de développement nécessaires pour améliorer la compétitivité à long terme de la Tunisie, ont noté les auteurs du rapport.
Une autre source d’inquiétude pour l’économie Tunisienne, selon la BAD, est la dette des institutions et entreprises publiques. En 2019, la dette des entreprises publiques représentait à elles seules 13% du PIB.
Selon la BAD, la situation économique de la Tunisie “n’est pas aussi catastrophique”. D’après les analystes de la banque, la dette de la Tunisie reste toujours soutenable puisqu’une grande partie de cette dette est accordée avec des conditions favorables. Un autre facteur pour justifier l’optimisme de la BAD: le portefeuille comporte des échéances relativement longues ce qui rend plus facile pour la dette d’être récupérable sans grandes difficultés.