Le secteur du textile joue un rôle clé dans l’économie nationale avec 1589 entreprises (soit 29% des entreprises industrielles en Tunisie) employant 162 mille personnes. “Le secteur passe par une période difficile”, a souligné Nafaa Naifar, vice-président de la Fédération tunisienne du textile. Et d’ajouter: “Les changements qu’a amorcé la crise du Covid représentent une opportunité qu’il faut saisir”.
Naifar est intervenu à l’occasion d’un webinaire qui a été organisé ce matin pour présenter les résultats d’une étude sur l’impact de la crise de la COVID-19 sur le secteur textile et habillement en Tunisie et présenter un plan de relance. Le webinaire a été organisé par la FTTH en collaboration avec le secrétariat d’État des affaires économiques suisse et l’ambassade du Suède. Le vice-président de la FTTH a affirmé que la crise arrive presque à sa fin et que la relance ne devrait pas tarder. “Il faut s’y préparer”, a-t-il ajouté.
Et c’est justement l’objectif de cette étude: se préparer à la relance prochaine du secteur du textile et de l’habillement dans les marchés clés de la Tunisie, notamment en Europe.
Un plan de relance en 5 actes
Pour ce faire, l’étude propose 5 axes clés. D’abord, résoudre les problèmes de trésorerie et assurer la survie de l’entreprise. Les auteurs de l’étude proposent ainsi la réduction des acomptes provisionnels de 50% pour 2021 et l’accélération et facilitation du remboursement instantané du crédit de TVA. Il est aussi important, d’après l’étude, de faciliter l’accès aux crédits de trésorerie à taux bonifié garanti par l’État et rééchelonnement des crédits à taux bonifié.
Renforcer les capacités internes des entreprises est aussi un élément clé de la relance du secteur. À ce niveau, deux actions clés sont nécessaires. D’abord, accélérer la digitalisation des entreprises en formant les entreprises sur les techniques de la digitalisation et ses applications tout au long de la chaîne de valeur du secteur. Aussi, il faut renforcer la présence des entreprises en ligne et faciliter l’accès aux solutions et aux outils appropriés. La deuxième action concerne le volet RSE. Dans ce cadre, l’étude recommande de mettre en place un fonds dédié à la mise à niveau sociale et environnementale des entreprises du textile. L’appui et l’accompagnement des entreprises pour l’obtention des certifications nécessaires sont aussi parmi les recommandations des auteurs de l’étude.
Les auteurs de l’étude recommandent aussi aux entreprises du secteur du textile et habillement de songer au développement des synergies entre elles en créant des clusters, lit-on dans le document. Pour ce faire, les auteurs de l’étude recommandent de détecter les communautés qui peuvent se regrouper ensemble et lancer un large programme d’assistance technique facilitant le développement des clusters.
Les études ont aussi prouvé que renforcer la capacité productrice du marché local est important pour sauver le secteur. Pour ce faire, l’étude propose de restructurer le marché local. Pour ce faire, il a été proposé de permettre aux entreprises dont la production est destinée au marché local de s’approvisionner auprès des entreprises totalement exportatrices. Aussi, l’étude appelle à renforcer le contrôle de l’importation et du marché parallèle.
Et pour améliorer les performances du secteur à l’export, l’étude recommande de renforcer l’intégration de l’industrie du textile ainsi que ses capacités à commercialiser ses produits à l’international. Pour ce faire, affirment les auteurs de l’étude, il est important d’encourager les investissements en activités annexes en facilitant l’accès aux crédits à l’investissement, et en mettant en place des incitations fiscales pour encourager la création de ces activités. L’État a aussi un rôle important à jouer à travers notamment la mise en place d’un plan de communication annuel pour la promotion du Made in Tunisia.