Karim Ghenim, CEO BIAT Capital Risque, faisant partie des nombreux participants et riche d’une expérience de 10 ans dans le domaine, est intervenu dans un premier temps afin de brosser le tableau de l’activité de Biat Capital Risque. En effet, il a expliqué qu’il s’agit de la plus grande SICAR de la place qui gère environ 570 millions de dinars de fonds. “Nous n’intervenons pas à une phase particulière de la gestion du capital risque. Nous sommes par ailleurs beaucoup plus sur la création et le développement en plus d’opérations de Buy Out et de restructuration financière” a précisé Karim Ghenim.
En outre, le CEO Biat Capital Risque a expliqué qu’il a découvert le concept de Revenu Capital en 2012, trouvant celui-ci très attrayant et doté d’un fort potentiel sur le marché tunisien. “Ce modèle a une particularité que nous ne trouvons pas dans le financement de capital risque traditionnel” a ajouté Karim Ghenim. Et de poursuivre que le Revenu Capital est caractérisé par une flexibilité, il s’agit d’un instrument de financement basé sur trois piliers: le premier consiste en le fait que la plus grande composante du ticket d’investissement vient sous forme de dette ou quasi equity. Le second est que la rémunération de la partie dette se fait de deux manières: une rémunération fixe à un taux d’intérêt fixe et une autre rémunération variable indexée au chiffre d’affaires. Ce taux varie en général en fonction de l’industrie et il est de 1 à 3%. Quant à la troisième composante, elle consiste en le capital qui permet à l’investisseur d’avoir un œil sur la gestion de l’entreprise notamment les délibérations du Conseil d’administration.
Dans le même propos, Karim Ghenim a expliqué que l’innovation de cet instrument de financement en tant que tel vient du fait que l’approche classique du capital risque et du capital investissement n’est pas nécessairement en ligne avec l’approche de l’entrepreneur. “Nous savons qu’un entrepreneur envisage la croissance de son entreprise à travers la croissance de son chiffre d’affaires. Tandis qu’un investisseur classique suivra la création de valeurs, le résultat net et les dividendes qu’il aura derrière. De ce fait, les intérêts ne sont pas alignés.” D’où l’approche du concept Revenu Capital qui est d’aligner les deux intérêts. Aussi, Karim Ghenim a indiqué que ce qui ajoutera davantage de flexibilité à ce mécanisme et afin d’éviter la problématique de la valorisation à l’entrée, l’entrée de l’investisseur se fera sur la base de la valeur nominale ou encore sur la situation nette comptable de l’action.
Et de poursuivre : “Pour ce faire, et étant donné qu’il n’y a pas eu de valorisation, l’investisseur s’engage à céder sa participation au bout d’un certain nombre d’années à un multiple qui est en général cash on cash. C’est un multiple qui varie entre 2 fois à 2 fois et demi la mise initiale. Donc, l’engagement de rachat qui pèse sur l’entrepreneur au bout de quelques années sera mitigé car le plus gros du ticket d’investissement sera remboursé par la société. Ainsi, l’entrepreneur sera rassuré de prendre le contrôle de sa société et il connaît son engagement financier dès le départ.”
Karim Ghenim met l’accent sur les aspects positifs du modèle de Revenu Capital qui fonctionne et qui est parfaitement cohérent basé sur une relation gagnant-gagnant entre entrepreneur et investisseur.