Financièrement, 2021 vient de plier la page du second mois avec un bilan en demi-teinte. Le Tunindex est toujours en territoire négatif, à -3,01%. La capitalisation du marché est de 22 485 MTND, perdant ainsi près de 607 MTND depuis le début de l’année. Néanmoins, le volume des échanges a plus que doublé à 280,088 MTND, soit un volume quotidien moyen de 7,181 MTND. C’est le principal point positif à retenir de l’activité boursière de ce début d’année. Une dynamique qui s’est installée, provenant essentiellement du marché régulier où les échanges ont atteint 248,748 MTND. Ainsi, et hors les transactions de blocs, le volume quotidien moyen est de 6,378 MTND.
Il y a donc de l’engouement, mais sans que cela pousse les prix vers le haut, ce qui n’est pas mauvais dans l’absolu. Les valorisations sont plus que jamais stables, et les prix de la plupart des valeurs ont évolué dans des fourchettes relativement étroites. Les intervenants sur le marché sont unanimes : la saison des publications de résultats, qui va commencer prochainement, serait maigre avec peu de bonnes surprises. Inutile donc de se bousculer pour s’offrir des sociétés avec des résultats en berne.
Les volumes d’intervention sur le marché par type d’opérateurs confirment cette thèse. La part des OPCVM et les comptes gérés, qui portent la touche des institutionnels, n’a pas dépassé 18% du volume régulier à l’achat, contre 78% pour les investisseurs individuels. Ces derniers étant plus enclins à spéculer et prendre des risques, sont en train de jouer quelques titres depuis le début de l’année. Côté ventes, les institutionnels représentent 17% des volumes enregistrés, contre 69% pour les investisseurs individuels. Mais ici, un autre intervenant qui se distingue, à savoir les étrangers qui ont vendu pour l’équivalent de 13% du volume du marché régulier. De plus, ils ont liquidé 28,310 MTND sur le compartiment des blocs. En totalité, l’activité nette des étrangers s’est soldée par des cessions nettes de 49,664 MTND. Inutile de rappeler les raisons, en forte corrélation avec l’image du pays et ses performances économiques.
Ces mouvements sont-ils le signe d’une reprise qui se prépare en douceur ? À court terme, nous excluons une telle tendance pour trois raisons.
La première est que les bénéfices des banques devraient reculer. Ces établissements qui pèsent plus de la moitié du Tunindex, vont peser sur les échanges. Bien que le retour à la distribution des dividendes devrait atténuer la tendance baissière, les doutes quant aux chiffres de 2021 continueraient à semer le doute dans l’esprit des investisseurs.
La seconde est que les chiffres du deuxième trimestre, attendus pour la deuxième semaine d’avril, devraient montrer que la crise économique n’a jamais été aussi profonde et les opérateurs vont sortir leurs calculettes pour tenir compte d’un exercice qui ressemble beaucoup à 2020.
Enfin, nous continuons à naviguer à vue en matière de crise sanitaire. Nous sommes parmi les rares pays qui n’ont pas encore commencé leurs campagnes de vaccination anti-COVID. La crise politique s’aggrave chaque jour et le blocage continue. Le moral des investisseurs est à son plus bas, et ces conditions ne sont pas bonnes pour prendre des risques.