« Nous avons associé pour la première fois la quasi-totalité de l’environnement entrepreneurial pour assister 50 PME de 12 gouvernorats. L’expérience a prouvé que les parties impliquées sont capables de travailler ensemble avec une grande efficacité pour aider les PME », Hamadi Ksiaa, directeur de l’Assistance, de l’identification et du développement au sein de la BFPME, qui souligne que le programme est une phase pilote qui va être enrichi à l’avenir.
L’intention est précisée par Alberto Costa, coordinateur de projet à l’OCDE, qui estime qu’autant d’institutions travaillant ensemble peuvent faire la différence pour répondre aux problématiques de chaque PME en lice. Ce qui reste à faire, c’est de dresser une cartographie de ces structures pour identifier la partie la plus indiquée pour une telle demande ; en plus d’ouvrir des lignes de crédit internationales pour financer certains investissements qui ne sont pas couverts par le système bancaire tunisien.
Des pistes pour les PME en perte de parts de marché
À l’origine, un constat : l’OCDE prévoit un recul de plus de 6% du PIB tunisien en 2020 et une augmentation du taux de chômage au-delà des 18% à cause de la Covid-19 et, en plein milieu de la crise, les PME tunisiennes de plus en plus durement touchées. Une récente enquête de la BFPME sur l’impact de la pandémie montre que 9 PME sur 10 ont accusé des baisses de chiffre d’affaires.
Une situation complexe à laquelle la BFPME a décidé de répondre avec un accompagnement non financier post-création aux PME pour compléter son appui financier, notamment dans la perspective de la future Banque des Régions. Et, après un premier atelier (26 janvier 2020) sur les problèmes de marché, elle a continué sur sa lancée avec cet atelier sur la production, la productivité, les RH et la qualité globale.
C’est ainsi qu’elle a réuni les acteurs de l’écosystème pour les faire travailler sur des cas pratiques de PME dans les gouvernorats de l’Ariana, Kasserine, Sfax, Kairouan, Gafsa, Gabès, Béja, Sidi Bouzid, Tataouine et Tozeur et à s’exprimer sur le soutien qu’ils pourront concrètement fournir pour résoudre leurs difficultés. Le but : identification de pistes d’appui possibles à proposer aux PME tunisiennes qui ont perdu des parts de marché.
Un cas-type pour saisir le parcours
Comment cela se passe-t-il pratiquement ? Voici un cas type de la BFPME de l’Ariana : le directeur de l’antenne, Zouheir Toujani, présente un cas ; ici une entreprise agroalimentaire dans la niche de la Pâtisserie allégée. Toujani parle de son entrée en exploitation en 2021, son souci est d’avancer dans le volet des autorisations, certification ISO 22000, adhésion PMN, process de fabrication, développer un second point de vente, booster les ventes en ligne, un plan pour travailler sur le Delivery… C’est alors que chacun des acteurs de l’écosystème prend la parole pour proposer son aide. C’est ainsi que le Centre technique de l’agroalimentaire assure l’assistance pour la certification, l’accompagnement à la réglementation, le diagnostic de la mise à niveau en matériel et immatériel. L’INNORPI promet d’assurer le HACCP et l’ISO 22000 avec négociation d’un package où 70% des coûts certification sont pris en charge. Le PACKTEC promet l’identification et la conception d’un emballage spécifique aux marchés ciblés et demande à cette PME de le contacter pour une prime sur certification et un dossier de mise à niveau…
Ce qui attire l’attention de manière singulière, c’est probablement la première fois qu’un pan aussi large de l’écosystème soit mis à contribution. Retenez votre souffle : le ministère de l’Économie, des Finances et de l’Appui à l’Investissement, Direction Générale de la Promotion des PME (relevant du ministère de l’Industrie et des PME), le Bureau de Mise à Niveau (relevant du MIPME), la Direction Générale de l’Innovation (MIPME), INNORPI (MIPME), Unité de Gestion du Programme de la Qualité (MIPME), APII, Centre d’Affaires Pilote du Grand-Tunis, Centre d’Affaires de Mahdia, Centre d’Affaires de Sfax, APIA, Centre Technique de l’Agro-Alimentaire (CTAA), CETTEX, CTMCCV, CTCH, PackTec, CETIBA, CNCC, ISST (relevant du ministère des Affaires sociales), ANETI, Conseil de l’Ordre des Experts Comptables, Association tunisienne des investisseurs en capital, ministère des Affaires sociales, CNSS, en plus des Programmes de coopération internationale pertinents.