STIP a annoncé une possible opération accordéon sur son capital, avec une réduction de son capital à zéro puis une recapitalisation.
Mais cela ne dépend pas seulement de l’intention du management car il y a des actionnaires dans la société et une telle opération passe par l’approbation d’une Assemblée Générale Extraordinaire.
Il ne s’agit pas d’une nouvelle idée, particulièrement pour la STIP, qui a tenté cette opération auparavant. Ce même plan a été annoncé le 24 avril 2017. À cette date, l’action a été justifiée par les difficultés financières rencontrées par la société nécessitant le renforcement de ses fonds propres afin de relancer son activité. STIP rencontrait des problèmes liés à l’accès au financement de son cycle d’exploitation, notamment en matière de financement des importations de matières premières.
Lorsque ce plan a été divulgué, les pertes nettes enregistrées par STIP étaient de l’ordre de 163,126 MTND. Aujourd’hui, elles sont passées à 260,767 MTND. L’effort financier que nécessite cette opération a donc considérablement augmenté. Le contexte actuel n’est pas très porteur et la réussite de ce plan dépend de la capacité financière de l’actionnaire de référence, Africa Holding.
Le coup d’accordéon passera par une absorption partielle des parties à hauteur du capital social actuel, soit 12 623 469 TND. Néanmoins, nous n’avons pas d’idées sur le montant de fonds propres à injecter. La solution idéale serait une conversion de dettes par les créanciers. L’endettement de la STIP a considérablement maigri durant 2019, passant à 73,283 MTND contre 210,651 MTND une année auparavant. C’est un bon signe quant à la capacité de la société à se relancer et à se forger une nouvelle confiance auprès du système financier.
Le chemin à accomplir par la STIP reste encore long, mais le lancement de ce chantier de restructuration semble être enfin lancé. Parmi toutes les sociétés de la Place, c’est le cas le plus compliqué. D’ailleurs, elle est cotée dans le Groupe 99, réservé exclusivement aux entreprises en difficulté. S’en sortir serait un cas d’école.