La disponibilité d’un vaccin dans les plus brefs délais n’est pas seulement une priorité d’ordre sanitaire mais, surtout, économique. Retrouver le rythme habituel d’activité passe inéluctablement par cette étape et tous les secteurs, sans exception, sont concernés.
Ce qui aggrave davantage le problème c’est ce que certains pays ont déjà commencé à faire. C’est le cas de la Grèce qui vient de proposer la création d’un passeport vaccinal européen dans l’objectif de relancer le trafic aérien, et derrière l’industrie touristique qui a particulièrement souffert des effets de la crise de la COVID-19. Ce passeport donnerait accès aux événements sportifs et culturels, hôtels, restaurants et aéroports. Il permettrait également à ses détenteurs de s’affranchir d’une quarantaine en cas de contact avec une personne infectée et même d’un test en cas de voyage à l’étranger.
C’est une procédure intelligente pour le marketing du pays qui, en parallèle, a mis en place un plan ambitieux pour la vaccination de sa population. Tous les citoyens et les personnes vivant en Grèce en possession d’un numéro de téléphone grec, recevront un message proposant un jour et une heure pour venir se faire vacciner.
Combiner ces deux activités permettra de rendre le pays COVID-safe et de créer une sorte de barrière à la sortie hors Europe pour les potentiels voyageurs qui pourraient penser à d’autres destinations méditerranéennes, comme la Tunisie.
Face à cela, nous continuons à débattre d’un reconfinement de 4 jours et nous cherchons encore à se doter d’un vaccin durant le premier trimestre ! La stratégie nationale de vaccination est encore en cours de préparation avec toute la logistique spécifique à prévoir. Nous sommes en train de perdre un temps précieux pour l’industrie touristique qui ne supportera pas une deuxième année consécutive aussi calamiteuse que la première. La circulaire de la BCT qui donne aux structures hôtelières l’accès aux financements durant 2021 ne fonctionnerait pas convenablement avec tout le flou qui réduit la visibilité des banquiers.
Au-delà de la question des devises, il y a les secteurs liés au tourisme, comme les agences de voyages (2 milliards de dinars de pertes en 2020) et le transport aérien (Tunisair). Cela sans compter les activités informelles qui permettent à un nombre important de personnes de survivre.
Pour ceux qui ne sont pas encore convaincus, ils peuvent jeter un coup d’œil sur la campagne publicitaire de la compagnie aérienne Ryanair sous le slogan « jab and go ». Bien qu’elle ait suscité la colère des autorités britanniques, elle montre l’importance de la question sanitaire dans la décision de voyager.
Continuons à dormir, ça paiera bien !