Les problématiques liées à l’environnement sont pour les citoyens l’un des soucis les plus gênants. Elles véhiculent, par ailleurs, une image peu favorable de la Tunisie. Le ministre des Affaires locales et de l’Environnement, Riadh Mouakher, a procédé, à l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement fêtée le 7 juin de chaque année, à une conférence de presse pour lever le voile sur le programme de propreté réservé à la saison estivale 2018 et pour mettre l’accent, en particulier, sur l’interdiction des sacs en plastique.
Il a fait savoir, dans un premier temps, que les communes se préparent en force à la saison estivale, notamment avec les chiffres hauts en couleur relatifs au nombre des visiteurs attendus, dévoilés récemment. « Des efforts sont déployés en vue de collecter les déchets et de nettoyer manuellement et automatiquement les milieux publics. A cet égard, 90 millions de dinars ont été investis pour l’achat de 20 mille poubelles et 490 autres équipements de nettoyage », a-t-il indiqué.
L’énergie est également fournie pour prendre soin des plages tunisiennes. Les travaux de nettoyage ont débuté, pour les plages touristiques, en mars 2018, et en mai pour les plages publiques. A savoir que 1200 poubelles y ont été instaurées. S’agissant des plages interdites à la baignade qui sont au nombre de 19, elles seront exploitées pour la mise en application des projets des usines de désinfection d’Ariana et de Sousse.
Les sacs légers sont de leur part au cœur des préoccupations du ministère.
Les sacs en plastique : le défi du siècle
Avec comme crédo « Luttons ensemble contre la pollution provenant du plastique », la stratégie qu’a adoptée le ministère prend en considération les aspects environnemental, économique et social des retombées de l’interdiction des sacs à usage unique. Elle a été établie, d’ailleurs, en consultation avec les membres d’un comité composé des représentants de la Chambre syndicale nationale des fabricants transformateurs de plastique, affiliée à l’UTICA et des ministères concernés.
Selon le responsable, cette stratégie comprend d’abord l’élaboration d’un décret-loi pour réglementer l’utilisation de la matière pour des buts commerciaux.
Le présent texte législatif, qui n’est pas encore en vigueur, ne va en aucun cas impacter négativement les usines de fabrication des sacs en plastique. Pour s’en assurer, une étude diagnostiquant le secteur a été réalisée. Elle a fait ressortir que plus de 46 usines offrant 920 postes d’emploi directs opèrent dans ce secteur. A cet effet, des mesures seront prises permettant de convertir les usines de fabrication de sacs en plastique en usines de production de sacs biodégradables.
L’étude a également dégagé des chiffres révélateurs : 20 mille tonnes de plastique par an sont recyclées en sacs destinés aux courses et 4.2 milliards sacs plastiques dont 3 milliards sont produits localement et 1.2 milliards importés, sont utilisés en Tunisie.
Suivre les pays occidentaux et les 20 pays africains ayant déjà procédé à bannir les sacs en plastiques devient de ce fait une nécessité ! Riadh Mouakher a, à ce titre, rappelé que l’accord signé avec les grandes surfaces visant à réduire l’utilisation des sacs en plastique a été fructueux : sur un an seulement, le nombre de sacs utilisés a baissé de 94%. Idem pour les pharmacies où les sacs plastiques ont totalement disparu.
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