Une enquête de la Chambre tuniso-allemande de l’industrie et du commerce (AHK) relative aux entreprises allemandes installées en Tunisie a été réalisée sur l’état des lieux de ces entreprises en 2017 et leurs perspectives pour 2018.
Il en résulte que les entreprises allemandes implantées en Tunisie considèrent que leur situation actuelle est satisfaisante, à 85.7%. Cette enquête a été menée sur un échantillon de 200 entreprises allemandes présentes en Tunisie, sur un total de 260. On enregistre en 2017 une tendance positive : 60% d’entreprises ont augmenté leur chiffre d’affaires en 2017 dont 53% envisagent de l’améliorer en 2018.
Ces bonnes perspectives reviennent en partie à la proximité géographique avec l’Union européenne pour 81.6% des sociétés sondées, 51% expliquent cela par des coûts de production compétitifs et l’évolution du taux de change.
D’autres atouts de la Tunisie en tant qu’appareil productif la rendent attrayante pour les entreprises, comme la disponibilité de la main-d’œuvre qui représente 34.7%, ainsi que le bon niveau d’éducation.
Ibrahim Debache, président de l’AHK, a souligné lors d’une conférence de presse qui s’est tenue au siège de l’AHK que «les entreprises réclament de la visibilité que ce soit sur l’aspect social que fiscal, pour pouvoir garantir et sécuriser leurs investissements. Et on a vu qu’il y avait des perspectives positives».
Autre fait marquant, «il y a un besoin de réformes. Il est nécessaire de réformer et surtout de réduire la rigidité et toutes les contraintes administratives qui augmentent d’une année à une autre et qui freinent malheureusement les délais d’approvisionnement et les délais d’exportation. Et ce ne sont pas des éléments positifs». Il a ensuite ajouté qu’ «avec la lourdeur administrative existante, on ne peut pas respecter les engagements des délais d’exportation, si on a encore des délais qui se rajoutent par rapport à ces problèmes administratifs».
S’ajoutant aux problèmes de centralisation administrative, la douane représente une grande contrainte pour les sociétés allemandes, qui pourrait même mettre en danger les activités d’investissements et d’exportations, même si le taux d’exportation diffère d’une société à une autre : 49% pour les sociétés totalement exportatrices et 81% pour les sociétés non totalement exportatrices, selon l’étude.
«Cela met en danger les perspectives d’investissement», a ensuite ajouté le président de l’AHK.
En ce qui concerne l’état de la conjoncture économique, les entreprises allemandes ont résisté à l’inflation qui a atteint 5.3% et le taux de croissance qui n’a pas dépassé 1.9%. Toutefois, les indicateurs positifs ne mettent pas fin aux obstacles auxquels elles font face. Leur expansion et les incitations à investir restent tributaires de réformes administratives urgentes et de l’amélioration de la conjoncture économique.