La balance commerciale a affiché une belle progression au cours des sept premiers mois 2020. Le déficit de nos échanges extérieurs a été réduit de 3 287 MTND, permettant d’augmenter le taux de couverture à 74%. Est-ce que cette amélioration traduit une évolution dans le bon sens ? La réponse est négative car ce déséquilibre est structurel.
En matière d’importations, une augmentation remarquable dans celles des céréales a été observée depuis le début de l’année dans les céréales avec une progression de 372,393 MTND. En partie, cela est dû aux achats signés dès le mois de février 2020 avec des livraisons étalées sur toute l’année.
Mais côté baisse, le recul le plus important a été enregistré dans les importations des carburants avec une baisse de 1 783 MTND, avec le double effet volume et prix. D’autres reculs sont inquiétants et concernent les outils de production, comme les Machines et Appareils Électriques qui ont affiché une baisse de 1 223 MTND et les chaudières, réacteurs et autres engins mécaniques avec une diminution de 1 159 MTND. Idem pour les Auto cycles tracteurs (-609 MTND), les matières plastiques (-514 MTND), le coton (-296 MTND), la fonte, fer et acier (-251 MTND), et cuivre et ouvrage (-219 MTND).
Cette tendance négative est un mauvais signe pour la croissance. Si nos industriels n’importent pas des inputs, c’est que nos usines ne tournent pas assez. Le fait que cela continue pour le mois de juillet c’est que le troisième trimestre s’annonce déjà difficile après la chute libre du deuxième trimestre.
L’affaiblissement des importations est également reflété dans nos ventes en devises. Le top 5 du recul des recettes est une affaire exclusive des Industries Mécaniques et Électriques, et du Textile, Habillement et Cuir. Ils sont responsables de plus de 70% de la chute des exportations. En tête, il y a les machines et les appareils (-1 909 MTND), les vêtements et accessoires (-886 MTND) et les Autos cycles tracteurs (-314 MTND). Les exportations ont été sauvées par deux segments : l’huile d’olive (638 MTND) et les articles de confection (183 MTND). En tout, 82 familles de produits ont enregistré une baisse dans leurs exportations contre 13 hausses seulement. Si nous tenons compte d’une saison oléicole modeste en 2020-21 et de l’absence d’une reprise de la demande européenne sur nos produits manufacturiers, l’image s’assombrit pour le reste de l’année.
La balance commerciale du pays a des problèmes structurels. Même dans une année comme celle-ci, notre taux de couverture ne s’est amélioré que de 3,5%. Nous ne devons pas donc se réjouir du recul des importations car il impacte directement les exportations. La solution passe par la vente de produits à forte valeur ajoutée et dont nous maîtrisons parfaitement leurs chaînes de valeur. L’avenir du pays est donc dans l’Agriculture, l’industrie agro-alimentaire et le service. La feuille de route est claire, très claire même.