Après un premier trimestre en demi-teinte, le second quart de l’année a été très difficile pour les concessionnaires automobiles. Selon l’Agence Technique des Transports Terrestres, les nouvelles immatriculations ont baissé de 15,3% sur le premier semestre 2020. Toutes marques confondues, les ventes des véhicules neufs étaient seulement de 118 en avril 2020 (4 503 en avril 2019) et de 2 676 en mai (4 576 en mai 2019). Le nombre de véhicules industriels vendus s’est établi à 207 unités contre 357 sur les six premiers mois de 2019.
Pour les quatre distributeurs cotés à la Bourse de Tunis (Ennakl, City Cars, UADH et ARTES), le chiffre d’affaires a baissé de 42,6% à 158,339 MTND, essentiellement dû au confinement et à l’arrêt total de l’activité durant le mois d’avril. Sur les six premiers mois de l’année, les ventes ont reculé de 28,6% à 366,122 MTND.
Néanmoins, il faut distinguer les performances de City Cars qui sont à saluer. Le concessionnaire est le seul à afficher une hausse du chiffre d’affaires aussi bien durant le deuxième trimestre (+7% à 39,872 MTND) que le premier semestre (+8,6% à 93,366 MTND). Depuis le début de l’année, la marque KIA s’est adjugée la position de leader du secteur avec une part de 10% du marché de Véhicules Légers et de 13,2% de celui des Véhicules Particuliers.
La baisse des revenus du secteur a été accompagnée par l’amélioration du taux de la marge brute qui s’est établie à 19,2% fin juin 2020 contre 15% une année auparavant. Les concessionnaires sont en train d’améliorer significativement leurs marges grâce aux taux de change. En fait, les prix n’ont pas bougé par rapport à l’année dernière, mais le stock vendu a été acheté avec un dinar beaucoup plus cher que les véhicules liquidés durant la même période en 2019.
Quant à la trésorerie, elle s’est encore dégradée en reculant de 27,5% à 51,603 MTND. Le secteur est connu par son excédent de cash, mais la pandémie a eu ses effets. N’oublions pas que la majorité de ces concessionnaires appartiennent à des groupes qui ont puisé dans ces banques internes en ce temps de crise.
Le second semestre de l’année devrait être meilleur même s’il y a des risques sérieux aussi bien sur l’offre que la demande. Alors que le pouvoir d’achat des ménages et des entreprises s’est fragilisé par la pandémie, rien ne garantit que les autorités aillent donner une carte blanche aux concessionnaires pour importer ce qu’ils veulent des véhicules. A priori, et à l’exception de City Cars, les résultats seraient en chute libre. Le secteur a besoin d’un nouveau souffle, avec des business models plus ingénieux que la simple distribution.