Un décret-loi sur l’auto-entrepreneuriat. Une loi sur l’économie sociale et solidaire. Une série de mesures annoncées par le ministre des Finances. Les initiatives visant à promouvoir l’entrepreneuriat en Tunisie se succèdent.
“La crise du Covid a permis de prouver que les jeunes Tunisiens sont capables d’innover et d’apporter des solutions si on leur donne l’opportunité”, a indiqué Hichem Turki, directeur général de Novation City lors d’un entretien téléphonique.
Pour Turki, l’un des projets de loi les plus importants est celui visant à encourager les entreprises à collaborer avec les chercheurs. “Cette loi va aussi encourager les chercheurs à sauter le pas pour se lancer dans l’entrepreneuriat tout en ayant l’appui nécessaire de la part de l’État”, a-t-il souligné.
Ces lois vont aussi permettre de résoudre, du moins en partie, la problématique de l’accès au financement, notamment la loi sur le crowdfunding et le fonds des fonds. “Ce fonds de fonds va permettre, à travers ces nombreux véhicules spécialisés, de donner l’accès à de nouveaux types de financements”, a souligné Turki.
Moins de bureaucratie
Cela dit, ces initiatives ne pourraient avoir leur potentiel qu’après avoir levé les obstacles administratifs auxquels font face les entrepreneurs. “La bureaucratie peut pousser les jeunes à fuir l’entrepreneuriat ou à chercher à établir leurs projets ailleurs”, a-t-il indiqué. Le DG de Novation City a aussi appelé à la mise en place de mécanismes de financements dédiés aux structures d’accompagnement afin de les aider à mieux soutenir les startups à tous les aspects.
Mais l’un des rôles les plus importants que peut jouer l’État, a souligné Turki, serait de consacrer une partie des marchés publics à l’achat de l’innovation locale. “Ceci permettrait aux entreprises tunisiennes d’avoir des références qui leur permettraient par la suite de s’attaquer aux marchés internationaux”, a souligné Turki. “L’État joue à cet égard un rôle clé”, a-t-il ajouté.
Néanmoins, Novation City a tenté de mettre en place un mécanisme qui pourrait permettre aux startups d’élargir leur portfolio. “Nous avons mis en place un système d’open innovation”, nous informe Turki. “Nous sondons régulièrement les entreprises établies dans notre technoparc pour collecter les problématiques auxquelles elles font face”, a-t-il indiqué. Les startups incubées par Novation City proposent ensuite des solutions qu’elles peuvent, si elles reçoivent le feu vert des entreprises, les implémenter.
En tant qu’acteur focalisé sur la mécatronique, Novation City a été dernièrement sélectionné par la Giz pour le développement d’un programme visant à accélérer l’adoption de l’industrie 4.0 par les entreprises tunisiennes. “Pour cela, nous allons lancer prochainement Starti 4.0 pour aider les startups tunisiennes à développer des solutions d’industrie 4.0”.