Confinement oblige, des milliers d’étudiants se sont trouvés obligés de quitter, momentanément, leurs universités. Mais cela, bien qu’il soit nécessaire pour éviter le pire, n’est pas sans conséquences. “Nous voulons éviter une année blanche à nos étudiants”, a indiqué Lassaad Mezghani, Directeur Général de la Rénovation Universitaire au ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique.
Dans une interview accordée au Manager, le responsable a aussi mis exergue l’importance de maintenir le contact entre les étudiants et le milieu académique. “Une rupture pédagogique prolongée rend plus difficile pour les étudiants de reprendre les cours et de garder le même rythme d’apprentissage”, a-t-il souligné.
Pour assurer la continuité pédagogique, le ministère s’est forcé à trouver des solutions qui tiennent compte de la réalité de la situation, notamment à travers l’enseignement à distance. Pour ce faire, Mezghani a indiqué que l’université virtuelle de Tunis a mis en place et a exécuté un plan de mise à niveau de son infrastructure. Le but étant de rendre possible d’avoir des dizaines de milliers d’étudiants connectés simultanément sur la plateforme.
En tout, 110 mille étudiants se sont inscrits sur le site de l’UVT, nous assure le DG de la rénovation universitaire. Ce nombre représente la majorité des étudiants concernés par le second semestre, dont le nombre total est de 170 mille sur les 240 mille étudiants en Tunisie. Les 70 mille restants sont en stage de fin d’année. Car, fort heureusement, l’année universitaire est presque à sa fin : “Il ne nous reste que 4 semaines pour clôturer l’année”, souligne le responsable.
Aussi, ce chiffre ― 110 mille ― ne prend pas en considération les étudiants qui sont en train de suivre la formation sur d’autres plateformes telles que Google Class, Zoom, Microsoft Teams, etc. “Nous sommes ouverts à l’utilisation de toute autre plateforme”, affirme Mezghani. “Notre seul objectif est de maintenir la continuité pédagogique”. Et afin d’assurer l’égalité des chances, le ministère a déjà réussi à assurer la gratuité de l’Internet pour l’accès à l’UVT. “Pour les autres plateformes, nous sommes en négociation avec les opérateurs”, a souligné Mezghani.
Mais ceci ne résout qu’une partie de la problématique. Car, vous l’avez certainement compris, l’accès à distance n’est pas possible pour les étudiants ne disposant pas d’équipements adéquats. “Afin d’assurer l’égalité des chances, nous sommes en train d’étudier la possibilité d’envoyer les cours aux ISET, présents dans tous les gouvernorats, pour les imprimer et les délivrer aux étudiants”, a noté Mezghani. “Ce n’est pas une solution parfaite, mais elle permet aux étudiants d’accéder à leurs cours”.
Mais tout cela n’est qu’une solution provisoire. Car, une fois les étudiants de retour dans leurs établissements, les cours seront repris en présentiel, assure le responsable. Ceci leur permettrait de finaliser leurs travaux pratiques, ou les cours qui ne peuvent se faire qu’en présentiel tels que la peinture, l’art théâtral, le sport, … “Les étudiants qui n’avaient pas la chance de suivre les cours à distance peuvent en profiter pour poser leurs questions et bien assimiler les contenus”, selon le responsable. Mieux encore, une période de révision d’une semaine sera décrétée par la suite pour donner toute la chance aux étudiants de passer les examens dans les meilleures conditions.
Mais il n’y a pas que les étudiants ! Les enseignants sont aussi concernés par ces mesures. “Plus de 6000 enseignants sont actuellement en formation pour assurer une meilleure maîtrise des techniques de l’enseignement à distance”, a indiqué Mezghani.
“C’est une situation particulière qui nécessite une mobilisation particulière”, a-t-il conclu.