Élément vital d’une société ouverte, la culture exprime de façon créative la définition et l’image d’une nation. Ce socle d’identité d’une communauté est l’un des outils les plus importants quant au développement local d’une région. Plusieurs exemples peuvent être cités dans ce contexte, Istanbul, Casablanca, et tant d’autres… C’est en cette vertu que les autorités misent pour l’expansion de ce secteur créatif. Mais à quel point ce secteur peut-il être bénéfique pour l’économie ?
La directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova, a qualifié la culture comme un facteur de développement et comme outil de sortie de crise. « Le secteur culturel crée des emplois, des revenus, des compétences, et en même temps les produits culturels portent des valeurs, des repères qui sont des leviers d’identité, de cohésion sociale, de mobilisation collective », selon ses dires.
La culture crée de la richesse
En France, l’industrie culturelle a représenté en 2011, 3.2 % du PIB, qualifié dans le rapport de l’apport de la culture à l’économie française de PIB culturel. Ainsi le secteur est, selon l’étude, l’équivalent du secteur de l’agriculture et des industries alimentaires. En termes d’emplois, ce secteur a créé 670 000 emplois, soit 2.5% de l’emploi total.
Pour résumer, l’étude démontre qu’un investissement dans la culture dynamise un territoire donné. Une relation de corrélation entre manifestations culturelles et les performances socio-économiques a été mise en exergue. N’oublions pas qu’à cet apport dans le PIB, s’ajoute la valeur des activités annexes comme l’administration, la partie technique, la promotion des biens et services culturels. Concrètement, une étude quantifiée de ce secteur n’existe pas en Afrique. Exception faite par le Mali qui a mesuré le poids de l’industrie culturelle en 2006, l’évaluant à 2.38% du PIB. A titre comparatif 1.7% représente le secteur financier selon l’étude !
Selon Le Devoir, un rapport publié par le musée de la civilisation, une exposition majeure a pu drainer 12 millions de touristes. Une rentabilité à la hauteur des investissements consentis.
Investir dans son patrimoine culturel est un levier de développement relativement moins coûteux « Pareille approche montrerait que nous sommes capables d’atteindre, rapidement et à peu de frais, les niveaux de développement les plus élevés ». selon Houcine Jaïdi, professeur à l’Université de Tunis. Selon la directrice générale de l’UNESCO : « Le commerce mondial des biens et services culturels est en plein essor, 12% de variation par an en 10 ans. Ce potentiel est une chance pour tous les pays, en développement ou développés ». a-t-elle expliqué lors d’une interview pour La Tribune lors du forum de Chaillot. Pour ensuite ajouter « En 10 ans, le poids de la culture dans les politiques nationales de développement a bondi. Elle fait aussi partie des stratégies de sortie de crise ».
Très peu de pays économiquement riches se passeraient de promouvoir et d’entretenir leur industrie culturelle. Des pays comme le Brésil, la Chine ou encore l’Inde investissent dans leurs industries culturelles et créatives. Les acteurs commencent à prendre enfin conscience des fruits que ce secteur peut apporter. Le rôle des autorités publiques est manifeste. Les opportunités parlent d’elles-mêmes.