Direction générale de l’Administration et de la Fonction publique
La structuration des ressources humaines et la rémunération dans la Fonction publique ont fait l’objet d’une étude quantitative, publiée hier, 19 juillet 2018, par la direction générale de l’Administration et de la Fonction publique, affiliée à la présidence du gouvernement.
Les chiffres sont alarmants : de l’indépendance à l’année 2017, le nombre des travailleurs dans la Fonction publique a été multiplié par 16, soit 586.146 nouvelles recrues, pour s’établir à 690.091 au total.
Ils sont répartis entre 690.091 fonctionnaires publics soit 64% du total, 106.223 ouvriers (25%) et 235 702 entre militaires et policiers (11%).
Les ministères et les structures centrales regroupent, quant à eux seuls, les 2/3 des travailleurs, soit 90% des fonctionnaires publics, au nombre total de 408.692 entre 327.361 employés, et 81 331 ouvriers.
En ce qui concerne les retraités, entre 2018 et 2020, leur nombre est estimé à 12207 agents. Le nombre des personnes retraitées entre 2021 et 2027, selon les estimations de l’étude, serait de l’ordre de 135.701 agents, entre 102 997 fonctionnaires et 32 704 ouvriers.
Qui sont ces travailleurs ?
La jeunesse tunisienne à l’écart ! Selon les initiateurs de l’étude, la moyenne d’âge des travailleurs a été de 43.4 ans en 2016, contre 40.2 ans estimée en 2007.
L’étude relève que le nombre des travailleurs dont l’âge ne dépasse pas les 35 ans est en régression continue pour qu’en pourcentage, ils sont passés de 35.9% en 1998 à 25.96% en 2016.
En revanche, le taux des travailleurs âgés de plus que 45 ans a grimpé, dans la même période, de 27.4% à 41.6%.
Et les rémunérations ?
Les salaires ont été estimés, en 2018, à 16 574 Milliards dinars, soit environ 70% du total des ressources de l’Etat. Selon l’étude, les dépenses consacrées à la Fonction publique seraient en 2020 de l’ordre de 15 834 Milliards dinars.
La même source a dévoilé que la moyenne du salaire annuel brut a été estimée en 2016 à 19 000 Dinars. Le salaire mensuel brut a été multiplié par 6 entre 1989 et 2016 pour passer de 269.4 DT à 1583 DT.
La masse salariale a progressé, en glissement annuel, entre 2010 et 2017 de 10.89%. Rappelons dans ce cadre que selon le FMI, « il est indéniable que l’assainissement budgétaire — à travers l’optimisation des dépenses courantes improductives (notamment celles consacrées à une fonction publique inefficace) est la clé de voûte du processus permettant de renouer avec une trajectoire ascendante de la croissance économique. »
Selon le FMI, l’Etat est tenu de rationaliser les dépenses. La mesure prioritaire est de limiter les dépenses de consommation publique sous forme de salaires. « A notre sens, l’assainissement budgétaire revient en fait à corriger cette structure biaisée du budget de l’Etat. »