Le début du nouvel an a apporté beaucoup de nouveautés pour Carthage Cement. Al Karama Holding est plus que jamais décidée à liquider cet actif en éliminant tous les handicaps qui ont avorté les deux tentatives précédentes.
L’opération de recapitalisation, lancée le 17 janvier et qui va se poursuivre jusqu’à fin février, vise à convertir 68,105 millions de dinars de dettes en capital, et à mobiliser 200,424 millions de dinars de cash. Cela permettra de reconstituer les capitaux propres qui s’élèvent à -65,778 millions de dinars fin juin 2019 et de réduire la dette qui a dépassé 540 millions de dinars en fin d’année.
Mais vu les conditions du marché (voir le FinTalk de la newsletter du lundi 10 février 2020), Al Karama a travaillé dur afin d’arracher l’accord des banques pour participer à l’augmentation de capital en contrepartie du remboursement d’une partie de la dette. Nous pouvons maintenant confirmer que les chances pour clôturer l’opération sont plus concrètes.
Le reste de l’encours de la dette sera rééchelonné sur une période de 12 ans avec la révision des taux d’intérêt à la baisse. Selon les termes du communiqué, « cet accord global permettra à Carthage Cement de ramener la dette bancaire à un niveau supportable par la société et de confirmer le nouvel élan projeté par son business plan ».
Déjà, le début de la semaine dernière a été marqué par une annonce importante. Le cimentier a certifié ses produits conformément aux exigences du marquage CE, ce qui lui permettra d’accéder à un nouveau marché. Un contrat d’exportation de 150 000 tonnes de ciments vers le Vieux Continent deviendra effectif et débutera au mois de mars 2020. Pour 2020, le chiffre d’affaires ciblé est de 339,447 millions de dinars avec un résultat net de 34,751 millions de dinars.
Le comportement du titre cette semaine sur le marché nous donnera une idée sur l’intention des investisseurs à souscrire à l’opération. Le titre a ouvert ce matin à 1,21 dinars/action, légèrement supérieur au prix de la recapitalisation. Mais il faut également suivre de près le prix du droit de souscription qui continue à être exclusivement offert en l’absence de repreneur jusqu’à ce matin.
Bassem Ennaifar