La BCT a publié hier sa première circulaire de l’année adressée aux banques et aux établissements financiers, ayant pour objet les « mesures préalables pour l’adoption des normes internationales d’information financière (IFRS) ».
Chaque établissement financier doit établir un plan stratégique pour assurer le passage à ces normes et qui sera approuvé par son Conseil d’administration ou de surveillance. La BCT a précisé le minimum syndical de ce plan, particulièrement une feuille de route pour la conduite du projet, les mesures requises pour l’adaptation du système d’informations, un plan de formation de tous les intervenants dans le projet ainsi qu’un plan de communication interne et externe.
Le Conseil d’administration doit veiller à l’exécution de ce projet en nommant un comité de pilotage dédié, avec l’implication des comités d’audit et des risques.
L’équipe de ce projet doit comprendre au moins des responsables des départements Financier, Risque, Crédit, Organisation, Ressources humaines, Système d’Informations, Audit Interne et Juridique. Le cas échéant, les représentants des filiales de la banque ou de l’établissement financier faisant partie de son périmètre de consolidation comptable seront impliqués.
Les établissements concernés disposent d’un délai de trois mois à partir du 29 janvier 2020 pour soumettre à la BCT un plan complet et approuvé.
C’est donc un nouveau challenge pour les banques. Pour les investisseurs, ils doivent désormais s’habituer à une grande volatilité dans les bilans et les états de résultat des établissements de crédit à cause du recours à la valorisation à la juste valeur d’éléments stables du bilan tels que les titres de participation ou les immobilisations corporelles.
Mais le vrai défi reste les niveaux des fonds propres des banques. La majorité des banques ont des difficultés à respecter les ratios prudentiels actuels de la BCT, que dire lorsqu’on passe à un nouveau référentiel comptable. L’adoption des IFRS exige que les fonds propres demeurent permanents, disponibles rapidement pour absorber les pertes incontestables dans leur montant. Nous sommes convaincus que les prochaines années seront marquées par des opérations de recapitalisation pour plusieurs banques et établissements financiers. Probablement, c’est un catalyseur pour des opérations de rapprochement entre les opérateurs.
La réussite de ce passage devrait aboutir à la construction d’un secteur financier solide et stable. Pour les investisseurs, ils doivent mettre en tête que l’industrie financière est, dorénavant, un secteur pour adultes.