La Sandbox a été lancée en grandes pompes ce mardi 21 janvier 2020. Présent lors de la conférence de presse organisée à Tunis, Habib Ben Hadj Kouider, Président de l’Association Professionnelle Tunisienne des Banques et des Etablissements Financiers (APTBEF), est revenu sur l’importance de l’intégration des nouvelles technologies dans les secteurs financier et bancaire.
Il considère que le secteur a justement pris le sujet du bon côté. “Le monde change rapidement et il est clair que nous avons raté plusieurs trans”, a-t-il commencé. Une fois la Sandbox lancée, il souligne que le processus doit être complété. “Pour stimuler l’innovation, il ne faut pas compter uniquement sur les pouvoirs publics. Les banques ont un rôle à jouer. Dans cette optique, nous devons penser aux mécanismes qui aideront la Fintech à évoluer et à profiter de la Sandbox”, a-t-il expliqué, ajoutant qu’il est aussi important de prévoir un mécanisme de financement pour les Fintechs.
Sandbox : un moyen de lutter contre l’exclusion financière et bancaire
De son côté, Onur Ozlu, Senior Economist au sein de la Banque Mondiale (BM), souligne que l’économie numérique offre de nombreuses opportunités, notamment en matière d’emplois. Le secteur permet de garantir l’inclusion financière, ce qui offre la possibilité aux populations défavorisées d’accéder aux services bancaires.
En Tunisie, l’ambition est grande et il existe une forte volonté d’adopter la Fintech et d’intégrer le numérique dans la finance. “Longtemps, nombreux sont ceux qui ont déploré la lenteur des pouvoirs publics en matière d’intégration de la Fintech. Pourtant, il faut savoir que la Banque Centrale de Tunisie (BCT) possède une vision pour développer le domaine”, a-t-il expliqué.
Dans ce contexte, la BM a mis en place un programme d’appui au profit de la Tunisie. Il est axé sur plusieurs éléments, dont l’innovation, le développement du paiement digital, le renforcement du rôle de la surveillance de la BCT dans le nouvel écosystème et l’appui à la mise en oeuvre de la stratégie technologique. “La Sandbox n’est pas une finalité en soi. C’est plutôt un moyen d’atteindre d’autres objectifs. La Fintech n’est pas la seule solution, mais l’une des solutions”, a-t-il encore ajouté.
Présent, aussi, lors du lancement de la Sandbox, Luis Maldonado Garcia, Expert International, est revenu sur les retombées positives de la Sandbox. Elle permet, entre-autres, de réduire les coûts, d’améliorer la communication entre les Fintech et les superviseurs, d’effectuer des tests, de soutenir la concurrence et de protéger les consommateurs.
Enfin, la Senior Financial Sector Specialist au sein de la BM, Dorothée Delort, a évoqué le potentiel énorme offert par le commerce électronique. “30% des entreprises de la Fintech sont spécialisées dans le paiement”, a-t-elle indiqué. Aujourd’hui, l’heure est au paiement instantané et dématérialisé selon l’experte.
Les canaux numériques sont de plus en plus sollicités afin d’effectuer des transactions. Il est important, poursuit-elle, de sensibiliser les commerçants sur l’utilité des paiements électroniques. Pour ce faire, il faut faire en sorte de leur garantir un accès immédiat à leurs fonds.