Intervenant dans Le Vif du Sujet sur Radio Tunis Chaîne Internationale (RTCI), le vice-président de la Commission Provisoire des Finances au sein de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), Hichem Ajbouni, est revenu sur la loi de Finances 2020, récemment adoptée en plénière dans la douleur.
Le texte table sur un déficit budgétaire de 3% du PIB pour 2020. Une rigueur qui sera appliquée au détriment de la qualité des services publics et de la solvabilité de l’Etat vis-à-vis de ses fournisseurs. D’ailleurs, l’Etat leur doit une somme faramineuse : 206 millions de dinars et c’est sans prendre en considération la restitution de la TVA.
La loi de Finances 2020, poursuit le député, est “purement comptable”. Elle n’est pas basée sur une vision économique, encore moins sociale. Il a déploré l’absence “d’un minimum de mesures visant à stimuler la croissance économique”. Au sujet de cette dernière, le gouvernement, d’après le député, a tablé sur un taux de 2,7% – contre 1,4% pour l’année courante.
Ce sont les industries manufacturières qui devraient tirer la croissance vers le haut. Néanmoins, le Président de la Commission Provisoire s’interroge sur le réalisme d’une telle prévision. “J’ignore comment les industries manufacturières vont-elles permettre d’atteindre 2,7% de croissance en 2020. De fait, durant 5 semestres consécutifs, le secteur a enchaîné les baisses, d’autant plus que la Zone Euro est en récession. Cette dernière est notre premier partenaire économique”, a-t-il expliqué.
D’autre part, la loi de Finances 2020 a été conçue sur la base d’un baril de pétrole à 65 dollars. En revanche, on sait très peu de choses sur le cours du dinar en 2020. “Le taux de change n’a pas été communiqué”, a-t-il assuré, ajoutant que cette absence d’information vise à éviter la spéculation sur le dinar.