Le sommet Russie-Afrique, actuellement organisé à Stochi en Russie, va bon train. Le Chef du gouvernement, Youssef Chahed, figure parmi les 54 chefs d’Etat et de gouvernement qui ont été invités par le président russe, Vladimir Poutine. C’est avec une ferme poignée de main que le Chef du gouvernement tunisien a salué l’homme fort russe. Par ce sommet, comme nous l’avions souligné dans un précédent article, l’ancienne Union Soviétique souhaite repartir à la conquête de l’Afrique : un marché en pleine croissance délaissé depuis la chute de l’URSS en 1991.
Quel est l’intérêt pour la Tunisie un partenariat renforcé avec la Russie ? Pendant le sommet de Sotchi, cette dernière a notamment exhibé sa puissance militaire à travers une exposition d’armes et de missiles – des missiles en miniature bien entendu. Sur le plan économique, la Russie figure parmi les plus importants producteurs de gaz naturel. Vis-à-vis de la Tunisie, le pays reste excédentaire au niveau de la balance commerciale. Selon les derniers chiffres publiés par l’INS (Institut National des Statistiques), le déficit commercial de la Tunisie a atteint 1,1 milliard de dinars vis-à-vis de la Russie durant les 9 premiers mois de 2019. C’est donc un point sur lequel il faut travailler en stimulant les exportations tunisiennes vers la Russie (textile, produits manufacturés, phosphates, pièces de rechange auto, etc.)
Outre le commerce et l’armement, la coopération est aussi d’ordre touristique. D’après les récentes données du ministère du Tourisme, le nombre de visiteurs russes a augmenté de 5,4% jusqu’au 10 octobre 2019 par rapport à la même période un an plus tôt.
N’oublions pas, non plus, le domaine de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. La Russie dispose d’un grand nombre d’Universités d’Etat réputées et connues, notamment dans le domaine médical. D’ailleurs, plusieurs jeunes Tunisiens partent pour l’ancienne Union Soviétique pour y étudier.
Rappelons que Vladimir Poutine va tenter de s’imposer sur le continent africain à travers le sommet de Sotchi. Il a affiché le ferme objectif de son pays de doubler les échanges commerciaux avec le continent en 5 ans, pour passer de 20 milliards à 40 milliards de dollars. C’est presque négligeable par rapport à des pays comme la Chine – 200 milliards de dollars par an – mais il s’agit d’un pas dans la bonne direction. En échange, la Russie aura accès à la matière première et aux minerais en Afrique. Ce partenariat est-il réellement “win-win” ?