La contrefaçon n’épargne aucun secteur d’activité et l’artisanat n’est pas en reste. Aujourd’hui, ce sont pas moins de 50 000 artisans qui sont menacés par le chômage. Un chômage causé par la vente de produits artisanaux contrefaits. S’exprimant dans les médias, le consultant international en management, marketing et communication d’entreprise, Abdelatif Kaâbi, affirme que les produits d’imitation inondent le marché : 60% des produits sont, en effet, contrefaits. Plus encore : il est très difficile de faire la différence entre les produits authentiques et ceux contrefaits.
Il faut rappeler que l’artisanat est un secteur clé qui génère de la richesse. Selon les données de l’Office national de l’artisanat (ONA), 80 millions de dinars ont été rapportés par l’artisanat en 2018. Le secteur nourrit pas moins de 350 000 familles et il représente environ 2% du PIB. La contrefaçon et la contrebande risquent de le mettre à mal.
La question qui se pose est la suivante : comment reconnaître un produit contrefait ? Selon le consultant Abdelatif Kaâbi, il y a tout d’abord le prix. Les prix anormalement bas doivent mettre la puce à l’oreille de l’acheteur. Le consultant note également que les marques de luxe sont exclusivement commercialisées par, justement, les magasins de marques. Les revendeurs, pour leur part, doivent être agréés.
Par la suite, il faut examiner le packaging. Celui des produits contrefaits est de mauvaise qualité, alors que l’emballage d’un produit authentique est propre et attirant. Abdelatif Kaâbi recommande également d’examiner les étiquettes. Dans plusieurs produits contrefaits, on peut constater des fautes d’orthographe grossières.
Il faut rappeler que le ministère du Tourisme et de l’Artisanat a déclaré la guerre à la contrefaçon des produits artisanaux. Pour lutter contre ce fléau, le département du Tourisme envisage d’instaurer des taxes douanières sur les produits contrefaits venant de Turquie et de Chine. Ils seront donc plus chers, perdant ainsi leur seul argument de vente.