Lors du Salon international de la transition énergétique, qui se tient les 26, 27 et 28 novembre au siège de l’Utica, la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (Steg) a réaffirmé l’ambition nationale: porter la part des énergies renouvelables à 35% du mix énergétique à l’horizon 2030. Une cible qui s’appuie sur une montée en puissance accélérée du solaire et de l’éolien, comme l’a détaillé Mounir Hajjej, représentant de la Steg, lors de son intervention consacrée à l’état d’avancement des grands projets.
Hajjej a rappelé que la stratégie énergétique nationale repose sur trois piliers: la maîtrise de l’énergie, le développement des énergies renouvelables et la réduction des émissions de gaz à effet de serre. «La Tunisie vise à installer une puissance composée à 25% d’éolien et à 75% de solaire photovoltaïque», a-t-il déclaré, soulignant la cohérence de cette vision avec les engagements climatiques du pays.
En tant qu’opérateur national, la Steg structure son action autour de trois axes prioritaires: efficacité énergétique, développement renouvelable et baisse de l’empreinte carbone.
Des mégaprojets en préparation
Plusieurs projets structurants sont en cours de développement, dont:
- 300 MW de photovoltaïque, comprenant le projet dans le gouvernorat de Tataouine, avec une première tranche de 50 MW et 20 MW de stockage BESS. Un appel d’offres est prévu pour décembre 2025.
- 100 MW supplémentaires en éolien.
- 500 MW en projets IPP en phase de développement.
- 1,7 GW en IPP dont les appels d’offres avaient été lancés en décembre 2022.
Le programme ProSol Elec, lancé en 2010, poursuit également sa progression avec 384 MW installés jusqu’en septembre 2025, la Steg fournissant soutien technique, financier et logistique. Ce programme concerne les clients dont la consommation annuelle se situe entre 1 200 et 1 800 kWh.
Modernisation du réseau
L’intégration massive des énergies renouvelables nécessite une transformation profonde du réseau électrique national. À court terme, la Steg cherche à renforcer la flexibilité de la production locale. À moyen terme, l’objectif est de mieux anticiper les fluctuations de production des énergies intermittentes.
Trois leviers structurent cette modernisation:
- Un système national de monitoring pour la supervision en temps réel.
- Le développement de solutions de flexibilité incluant turbines à gaz, stations de pompage-turbinage et stockage BESS.
- Le projet d’interconnexion Tunisie-Italie «ELMED», considéré comme une infrastructure clé pour l’avenir.
Smart Grid et interconnexions
Hajjej a également mis en avant les avancées du projet Smart Grid, destiné à équilibrer l’offre et la demande, intégrer la production décentralisée et optimiser les performances du réseau. À ce jour, 4 000 compteurs intelligents ont été installés sur le réseau moyenne tension, et 30 000 sur le réseau basse tension.









