Les députés sont parvenus à un accord sur un article phare à ajouter au projet de loi de finances 2026: permettre aux Tunisiens d’acquérir une voiture en franchise des droits de douane. Cette mesure devrait rendre les véhicules accessibles à des prix proches de ceux pratiqués à l’étranger.
Si cette décision est accueillie favorablement par les ménages, elle n’est pas sans conséquences. En effet, les importations devraient transiter par les concessionnaires afin d’assurer un contrôle des transactions. Cette modalité soulève toutefois la question de l’impact sur la profitabilité des concessionnaires détenteurs de stocks importants. Mécaniquement, cette réforme risque de frapper immédiatement leurs ventes. Tout consommateur rationnel aura intérêt à attendre pour acquérir le même modèle à un prix bien inférieur, ou une voiture de meilleure gamme pour le même budget.
La demande proviendra donc principalement des professionnels, qui continueront à recourir au leasing, tandis que les particuliers éligibles pourraient se tourner massivement vers ce nouveau dispositif.
Parallèlement, le marché des pièces de rechange devrait bénéficier d’un coup de pouce significatif, dans un segment traditionnellement plus rentable.
À l’inverse, le marché de l’occasion subira un choc: les prix devront s’ajuster à la baisse et l’activité des intermédiaires, souvent opaque, pourrait perdre en pertinence dans les années à venir.
Enfin, cette mesure interroge la capacité des infrastructures à absorber un parc automobile croissant. Le Grand Tunis étouffe déjà sous les embouteillages, une généralisation de l’accès à la voiture nécessitera des investissements conséquents en matière de routes et de transports, dont le financement reste à déterminer.
Nous considérons que cette décision va dans le bon sens pour les Tunisiens. Reste que l’article doit être formulé de manière à encadrer clairement les importations, garantissant ainsi transparence et équité.









