La COP30, tenue du 10 au 21 novembre 2025 à Belém, au Brésil, marque un tournant dans les négociations climatiques internationales. Cette 30ᵉ édition vise à faire le bilan des engagements précédents et à préparer un nouveau cycle de contributions déterminées au niveau national, avec un horizon fixé à 2035.
Jusqu’aujourd’hui le 19 novembre, les priorités affichées par le pays hôte mettent l’accent sur la transition énergétique, la protection des forêts et des océans, l’agriculture durable, les villes résilientes, la justice climatique et l’innovation technologique. António Guterres, secrétaire général de l’ONU, a rappelé que cette conférence devait inaugurer « une décennie d’accélération et de résultats ».
Parmi les points saillants de cette édition, le financement climatique reste au centre des débats. Le Brésil a présenté la “Baku to Belém Roadmap”, un plan visant à mobiliser 1,3 trillion de dollars par an pour l’adaptation et l’atténuation, avec un accent particulier sur le soutien aux pays en développement et aux communautés locales. L’initiative Tropical Forests Forever Facility et la sécurisation des droits des peuples autochtones soulignent la volonté de concilier protection environnementale et justice sociale.
La question des combustibles fossiles a également dominé les discussions. Plus de 80 pays soutiennent une feuille de route pour réduire progressivement charbon, pétrole et gaz, tandis que le Brésil lance la “Belém 4x Commitment”, visant à multiplier par quatre l’usage des carburants durables d’ici 2035.
L’innovation technologique est mise au service du climat, avec le lancement du Green Digital Action Hub et de l’AI Climate Institute, qui offrent des outils pour l’agriculture, les infrastructures et la prévision climatique. Toutefois, certains experts alertent sur l’empreinte carbone de ces technologies et appellent à une régulation stricte.
L’adaptation aux effets du changement climatique est une autre priorité. Le Belém Health Action Plan prévoit le renforcement des systèmes de santé et un fonds de 300 millions de dollars pour soutenir les pays vulnérables. Les villes et le logement durable sont également au cœur des engagements, avec des solutions pour réduire la chaleur urbaine et construire des habitations résilientes.
Malgré ces avancées, des tensions persistent. Les critiques portent sur l’absence de certains dirigeants mondiaux, les limites des engagements sur les énergies fossiles, et les manifestations de populations autochtones dénonçant la marchandisation des forêts. Les conditions logistiques de la conférence ont aussi été pointées du doigt.
La COP30 illustre ainsi le dilemme actuel des négociations climatiques : des initiatives ambitieuses sont annoncées, mais leur succès dépendra de la mise en œuvre concrète, de la justice dans la distribution des financements, et de la capacité des États et institutions à transformer les promesses en actions tangibles.









