La saison du football européen a commencé et les hommes tunisiens vont désormais passer leur week-end scotchés à leurs fauteuils chez eux ou dans les salons de thé, une mauvaise nouvelle pour les femmes. Le lundi, les débats entre collègues commencent toujours par une comparaison avec notre triste championnat.
Derrière cette belle image, il y a bien évidemment des infrastructures, mais surtout de la création de valeur. Les transactions sur les clubs se multiplient. La dernière est l’achat des Girondins de Bordeaux par les deux fonds d’investissement General American Capital Partners et King Street pour 100 millions d’euros. Il y a aussi la transaction du Milan AC qui est passé sous le giron du géant américain Elliott.
Des fonds d’investissements qui prennent les rênes de grands clubs de football, cela signifie qu’ils veulent créer de la valeur et vendre au bout de quelques années. Comment parviennent-ils à le faire ?
Il y a d’abord la création de la valeur classique, via un projet sportif capable d’attirer des spectateurs et de former des joueurs dont la commercialisation apporterait des recettes importantes au club. Il y a aussi les revenus de l’audiovisuel, et le meilleur exemple est la Premier League. D’un autre côté, cela exige des investissements en matière d’infrastructures, ce qui explique la construction de plusieurs nouveaux stades ces dernières années par les grandes écuries européennes.
L’autre moyen est la création de valeur via des synergies. C’est le cas des fonds d’investissement qui détiennent plusieurs clubs de football dans plusieurs pays, comme le cas d’Abu Dhabi United Group ou des Qataris qui veulent valoriser le luxe qu’ils détiennent à Paris via l’acquisition du PSG. Dans le dernier cas des Girondins de Bordeaux, les Américains ont indirectement acheté le label Bordeaux, incontournable dans l’industrie de vin.
Enfin, il y a la création de la valeur à travers la dynamique autour du club, avec une plus grande notoriété et attractivité pour sa ville. Des clubs comme le Real Madrid ou FC Barcelone sont des champions à ce niveau.
Quelle est maintenant la valeur de nos clubs ? Quand est-ce que nous prendrons conscience que le succès d’un club tunisien sur la scène internationale est quelque chose de positif pour tous les autres clubs qui évoluent dans ce championnat ? Et que les scènes de violences ne font que détruire de la valeur pour tout le monde ? A bon entendeur qui n’existe probablement pas.