Le cabinet One To One for Research and Polling vient de rendre publics ce matin, 18 juillet 2019, les résultats de la cinquième édition du Baromètre Arab. Il s’agit d’une enquête couvrant une douzaine de pays arabes sur plusieurs thématiques. Découvrons ce que dévoile cette enquête sur la Tunisie.
La période transitionnelle que vit actuellement la Tunisie, fait que le pays fait face à de nombreux challenges. Et le challenge le plus important, selon 48% des sondés, n’est autre que la conjoncture économique difficile qui dépasse de loin le terrorisme (13%) et la corruption (12%).
Mais même si la corruption arrive en 3ème position, 9 Tunisiens sur 10 estiment que la corruption est répandue dans les institutions de l’État. Ceci représente une hausse considérable de 21% par rapport aux 69% de 2011. “Ceci ne veut pas forcément dire que la corruption est plus répandue”, a indiqué Youssef Meddeb, directeur général de One To One. “Le fait qu’on parle de plus en plus de la corruption donne l’impression à une large frange de la population que la corruption s’est développée”.
Ceci n’empêche pas que, selon les sondés, les pots-de-vin sont parfois nécessaires pour accéder à des services publics de meilleure qualité. En effet, 43% des enquêtés pensent que c’est le cas pour l’enseignement, et 47% pour la santé.
Le baromètre arabe s’est intéressé également à mesurer les taux de stress et de dépression. Les résultats ont montré que 53% des Tunisiens se sont sentis “plusieurs fois” ou “souvent” stressés. 40% des citoyens ont déclaré se sentir “plusieurs fois” ou “souvent” déprimés au cours des six mois précédant l’enquête.
Les taux de stress chez les femmes (56%) et les 30 à 39 ans (62%) sont les plus élevés, a indiqué l’enquête.
En termes de dépression, les pourcentages sont plus élevés chez les groupes d’âge (50 ans et plus) et chez les femmes (41%). Les résultats montrent également que, par rapport aux autres pays, la Tunisie se situe à la tête des pays arabes avec des taux de stress et de dépression élevés parmi les citoyens.
Face à tous ces challenges, un tiers des citoyens tunisiens (33%) pensent à émigrer. La plupart sont jeunes (18-29 ans), le taux passe à 56% chez cette cible et ceux ayant fait des études supérieures (51%). 73% des personnes souhaitant émigrer veulent partir pour des raisons économiques. L’Europe est la destination privilégiée (57%), suivie de l’Amérique du Nord avec un taux de 12%.