Selon la Banque mondiale, 230 millions d’emplois en Afrique subsaharienne nécessiteront des compétences numériques d’ici à 2030, soulignant l’importance stratégique de développer ces compétences pour soutenir la croissance et l’emploi sur le continent.
Dans ce contexte, la transformation numérique apparaît comme un levier majeur pour l’économie du Ghana. La GSMA estime que cette transition pourrait générer à peu près 2,9 milliards USD d’ici à 2027. Cependant, le pays est confronté à un chômage des jeunes élevé, avec un taux de 32% pour les 15‑24 ans en 2024, ce qui rend urgente la mise en place de programmes de formation adaptés aux besoins du marché du travail numérique.

Pour répondre à ces enjeux, le Ghana considère la formation en intelligence artificielle (IA) et en technologies numériques comme un outil clé pour réduire le chômage, accroître la productivité et renforcer sa position dans l’économie numérique mondiale. Dans cette optique, le gouvernement ghanéen prévoit un programme structuré de formation en IA et science des données, en partenariat avec le Japon, via l’Université de Tokyo et la JICA. Ce programme s’inscrit dans le cadre de l’initiative africaine du laboratoire Matsuo. Il vise à former 30 000 professionnels en IA sur 3 ans, avec des certifications orientées vers l’employabilité et les compétences pratiques. Par ailleurs, le recours à des partenariats internationaux montre que le Ghana reconnaît l’importance des standards mondiaux en matière de formation numérique et souhaite accélérer la montée en compétence locale grâce à l’expertise japonaise.
En effet, les formations seront dispensées en ligne et en anglais, ciblant les étudiants des universités publiques ainsi que certaines écoles secondaires sélectionnées. Les certifications obtenues sont conçues pour favoriser l’insertion professionnelle immédiate, tant dans l’écosystème numérique local qu’international. Parallèlement, des programmes complémentaires, comme One Million Coders, visent à former 1 million de jeunes Ghanéens en 4 ans, en collaboration avec des acteurs technologiques mondiaux tels que Google, Microsoft, TikTok ou AWS.
Ainsi, ce projet dépasse le simple cadre académique. Il ambitionne de créer un écosystème numérique complet, où formation, emploi et innovation se nourrissent mutuellement, renforçant à la fois la compétitivité économique et l’insertion professionnelle des jeunes Ghanéens.









