Chaque année, le dictionnaire de référence de la langue française, Le Petit Robert, s’enrichit de mots nouveaux qui témoignent des évolutions de la société, des modes et des influences. En 2026, plusieurs termes d’origine étrangère feront leur entrée, parmi lesquels deux mots bien connus dans le monde francophone et issus du patrimoine culinaire maghrébin.
Le premier est «zaatar», qui désigne «1. nom donné à plusieurs plantes aromatiques de la famille des labiacées; 2. mélange d’épices et d’herbes séchées, généralement composé de zaatar, de graines de sésame torréfiées, de sumac et de sel, populaire dans la cuisine du Moyen-Orient».
Le second est «chakchouka» qui fait référence à une «préparation culinaire de légumes et d’œufs cuits à l’huile». Ce terme ne désigne pas une situation chaotique, bien qu’on l’entende parfois dans ce sens dans notre langage familier.
Ces deux exemples illustrent que la langue française est loin d’être figée. L’influence de l’arabe est d’ailleurs bien documentée. Les estimations évoquent entre 500 et 800 mots d’usage courant qui ont une racine arabe.
Mais derrière les derniers ajouts, une réalité préoccupante se dessine. La plupart des mots intégrés récemment sont liés au champ de la gastronomie, du quotidien, voire du divertissement. En revanche, les contributions dans des domaines comme la science, la technologie ou l’innovation sont rares. Ces secteurs restent largement dominés par l’anglais qui s’impose comme la langue mondiale des avancées techniques et scientifiques. Ce déséquilibre lexical est loin d’être anodin.