Benedict Oramah, président du conseil d’administration de la Banque africaine d’import-export (Afreximbank), a annoncé, lors de la quatrième édition de la Foire commerciale intra-africaine (IATF) à Alger, que le conseil consultatif de la Foire a approuvé la création d’une entité indépendante. Celle-ci sera basée à Harare, au Zimbabwe, et dotée d’un capital initial de 28 millions de dollars. Elle deviendra une institution permanente, autonome, chargée de soutenir l’intégration économique du continent africain. Les fondateurs sont satisfaits de la plateforme construite, jugée capable de durer des décennies.
Cette annonce revêt une portée stratégique majeure, la foire étant devenue depuis 2018 une véritable plateforme d’émancipation économique pour l’Afrique. Elle incarne la transition du continent d’une logique de dépendance à des partenariats fondés sur la confiance, l’équilibre et le respect mutuel.
Le défi est de taille. Le continent mène aujourd’hui une bataille pour sa souveraineté économique, comparable à la lutte pour l’indépendance politique dans les années 1960, selon les dirigeants qui ont participé à l’événement. Les résultats économiques récents confirment d’ailleurs cette dynamique. Le commerce intra-africain a connu une reprise significative en 2024, atteignant plus de 220 milliards de dollars, soit une hausse de 12,5% par rapport à 2023. Cette reprise s’est également accompagnée d’un changement progressif dans la composition du commerce africain, avec une augmentation notable des exportations de produits manufacturés tels que les voitures, les produits alimentaires transformés, les produits chimiques et les équipements électroniques. Cette transformation reflète la transition du continent africain d’une économie basée sur l’exportation de matières premières à une économie plus industrialisée.