L’encours de crédits bancaires accordés aux entreprises a totalisé 90 305,244 MTND fin mars 2025, contre 89 236,198 MTND à la fin de l’année dernière. La hausse est de l’ordre de 1 069,046 MTND.
À court terme, l’évolution sur cette période a été de 1 313,186 MTND, ce qui signifie que ceux à moyen et long terme ont fini par baisser de 244,140 MTND. La répartition de l’encours par maturité montre que ceux à court terme représentent 60,9% de l’encours global, un pic.
Cette tendance se renouvelle encore une fois, traduisant un problème devenu structurel dans l’économie tunisienne: les entreprises s’endettent pour l’exploitation, pas pour l’investissement. Le résultat est visible et se concrétise par des taux de croissance faibles et une création modeste de postes d’emploi formels.
Bien que les taux élevés aient contribué à cette dynamique, ils ne sont pas les seuls responsables. C’est tout le contexte qui pousse les sociétés à se focaliser sur le court terme. Tant que la stabilité fiscale et financière manque et que le coût de l’emploi ne cesse de grimper, il serait difficile de voir les managers exécuter des plans de développement coûteux.
Autre élément qui aurait boosté les crédits à court terme: la nouvelle réglementation du chèque. Maintenant, c’est le retour en force des traites, mais elles ne font pas l’unanimité. Désormais, il faut passer par la case des financements bancaires pour assurer une partie de son stock. Il faut attendre la publication de données supplémentaires pour confirmer cette thèse, ce qui sera fait dans les semaines qui viennent.
Les comptes des sociétés resteront encore alourdis par des charges financières qui consomment la majeure partie des résultats d’exploitation. Le mode de financement des entreprises est l’une des principales causes de la faible création de richesse par l’économie tunisienne.