La Banque africaine de développement (BAD) se réunit en Côte d’Ivoire cette semaine pour choisir un nouveau président, alors que le plus grand bailleur de fonds multilatéral du continent est confronté à des défis sans précédent: les réductions de financement décidées par Washington. La nouvelle administration américaine souhaite réduire de 555 millions de dollars le financement de la BAD et de son Fonds africain de développement (FAD), qui offre des financements à bas prix aux pays pauvres du continent.
Le rassemblement annuel des chefs d’État et des responsables financiers, qui se tient cette année à Abidjan, est l’une des plus grandes réunions financières du continent. La majorité absolue des pays sont lourdement endettés et à la recherche de nouveaux relais de financement.
La BAD, qui est la plus grande institution de financement du développement en Afrique avec un capital de 318 milliards de dollars, est détenue par 54 États africains et des pays du G7. Son principal actionnaire est le Nigeria. Le prochain cycle de reconstitution des ressources du FAD, qui a lieu tous les trois ans, devrait avoir lieu en novembre 2025. L’objectif est de lever 25 milliards de dollars, contre 8,9 milliards lors du dernier cycle.
Le nouveau président devra tenter de persuader les États-Unis de rétablir le financement, rechercher des fonds supplémentaires auprès de membres non régionaux de la banque, comme la Chine, ou de pays du Golfe, comme l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, en échange d’un financement de la part de l’Union européenne.
Cinq candidats de l’Afrique du Sud, du Sénégal, de la Zambie, du Tchad et de la Mauritanie sont en lice pour remplacer le président sortant, Akinwumi Adesina, qui quittera ses fonctions en septembre après avoir servi le maximum de deux mandats de cinq ans. Le lauréat, qui doit obtenir au moins 50,01% des voix des 54 États africains membres de la banque et, lors d’un second vote, de l’ensemble des 81 membres, y compris les pays non africains, sera annoncé ce jeudi.