La BNA, en tant que banque publique, a une double mission. Elle doit agir en tant qu’établissement financier majeur sur le marché, en concurrence avec des banques privées commercialement agressives, tout en apportant un soutien particulier à des entreprises publiques clés. Concrétiser cela sur le terrain n’est pas du tout évident. C’est pour cette raison que nous pensons que l’évaluation des performances et même la valorisation des titres de ces entités doivent tenir compte de ces dimensions. Il est également important de voir l’impact de tout cela sur la qualité de l’actif et les ratios prudentiels.
Au terme de l’exercice 2024, le taux des créances classées s’est aggravé de 157 points de base, à 21,06%. En même temps, le taux de couverture (hors FB) a reculé de 64,81% fin 2023 à 59,89% une année plus tard. Cela tient compte des nouvelles recommandations de la Banque centrale de Tunisie, qui a effectué un tour de vis à ce niveau. Une moindre qualité d’actifs est une tendance généralisée dans l’ensemble du secteur, et le contexte économique global ne peut conduire qu’à une telle situation.
Mais au niveau prudentiel, la BNA affiche d’excellents chiffres. Son ratio de solvabilité est à 23,88%. En 2020, il n’était que de 19,80%. Quant au Tier One, il s’est établi à 20,73% contre 15,40% en 2020. La banque détient des niveaux rassurants et qui dépassent largement les minimums réglementaires. Cela lui a permis de distribuer du dividende et de continuer ses interventions au profit des entreprises, bien qu’un dosage dans la prise de risques soit plus que jamais demandé.