La 24e édition du Forum pharmaceutique international (FPI) 2025 s’est tenue du 30 avril au 2 mai 2025, réunissant des professionnels et experts du secteur pharmaceutique autour du thème phare de l’apport de l’intelligence artificielle (IA) dans ce domaine. L’événement, qui a abordé les enjeux et les opportunités de l’IA, a donné lieu à une série de conférences, dont une en particulier, animée le 2 mai par le Dr Abderrahim Derraji, sur “La pharmacie numérique: l’apport de l’IA en back et en front office”.
L’IA comme outil pour réduire les erreurs médicales
Lors de cette conférence, Dr Beya Labidi a souligné cet aspect en expliquant que l’objectif principal de l’IA dans le secteur pharmaceutique est de centraliser les données des patients. Cela permettrait de mieux gérer les historiques médicaux, en facilitant la consultation entre médecins, pharmaciens et infirmiers. Selon elle, cette centralisation permettrait d’éviter des erreurs telles que des interactions médicamenteuses ou des effets indésirables dus à un mauvais conseil.
“Il est essentiel de disposer d’outils qui permettent de partager les informations entre tous les acteurs de la santé, afin de garantir une prise en charge optimale du patient”, a-t-elle précisé. Parmi les outils émergents, elle a cité une plateforme bien connue qui permet de connecter directement les patients avec des pharmaciens ou des médecins, renforçant ainsi cette approche collaborative et sécuritaire.
L’IA, un complément et non un substitut
Cependant, l’adoption de l’IA dans le secteur pharmaceutique ne se fait pas sans réserves. Dr Emna Abbes, docteur en pharmacie, a pris la parole pour rassurer les professionnels de santé sur l’intégration de ces nouvelles technologies. Selon elle, il ne faut pas craindre l’intelligence artificielle, mais plutôt être curieux et ouvert à son utilisation, surtout pour répondre aux besoins spécifiques de l’officine. Toutefois, elle a souligné que l’IA ne doit jamais être perçue comme un substitut aux compétences humaines: “L’IA n’est pas un exécutant. C’est un outil, une aide, mais l’humain doit toujours rester au cœur du processus”, a-t-elle affirmé.
Une prudence nécessaire face aux risques de l’IA
En revanche, Dr.Fares Mseddi a mis en garde contre certains risques associés à l’utilisation de l’IA, en particulier dans la prescription et l’exécution des ordonnances. Selon lui, une grande vigilance est nécessaire, en particulier dans les domaines où des vides réglementaires existent, comme dans le cas des compléments alimentaires. “Il est essentiel de faire preuve de prudence et de vigilance, car l’IA peut parfois ne pas prendre en compte certaines spécificités liées à des médicaments ou des traitements peu connus”, a-t-il expliqué.
L’IA en phase d’expérimentation au Mali
Enfin, Dr. Souhel Moulaye, du Mali, a présenté la situation de son pays, où l’IA est encore à un stade exploratoire. “Le Mali a commencé à développer des solutions basées sur l’IA dans divers secteurs, notamment l’éducation, l’agriculture, la santé et la gouvernance”, a-t-il partagé. Il a salué ces progrès réalisés en un temps record, tout en précisant que de nombreux défis demeurent pour intégrer pleinement l’IA dans les pratiques quotidiennes du secteur pharmaceutique, notamment en matière de régulation et de formation des professionnels.