6 000 tonnes de déchets italiens, illégalement expédiés vers la Tunisie, ont été renvoyés à leur pays d’origine grâce à l’action d’une femme: Semia Gharbi. Cette scientifique tunisienne vient de recevoir le prix Goldman pour l’environnement 2024, la plus haute distinction mondiale pour les défenseurs de la planète sur le terrain.
Il convient de noter qu’en 2022, Gharbi a joué un rôle déterminant dans la mise au jour de ce trafic. Son enquête a révélé l’existence d’un réseau impliquant plus de 40 fonctionnaires corrompus entre l’Italie et la Tunisie. L’affaire a provoqué une onde de choc: au-delà du renvoi des déchets, elle a entraîné des poursuites judiciaires et une révision des politiques européennes sur les transferts de déchets.
Depuis plus de deux décennies, Semia Gharbi milite pour la justice environnementale. En 2011, elle a fondé une ONG éducative pour sensibiliser les jeunes aux risques des polluants chimiques. Elle occupe aussi le poste de coordinatrice MENA du réseau IPEN et cofonde le Réseau Tunisie Verte, regroupant plus de 100 ONG.
Le prix Goldman, souvent surnommé le «Nobel vert», est attribué depuis 1989 à des militants de terrain issus de six régions du monde. En rejoignant ce cercle restreint, Semia Gharbi incarne une résistance citoyenne face à l’injustice environnementale globale.