Se doter d’un fonds souverain est devenu un moyen pour préparer un meilleur avenir pour les générations futures. C’est notamment le cas des pays pétroliers, conscients que cette richesse naturelle est épuisable et qu’il faut changer de structures de revenus au fur et à mesure de l’évolution du mix énergétique mondial. L’Égypte a également mis en place son propre fonds, en y mettant une partie des recettes de cession de ses entreprises publiques.
Pour un pays comme la Tunisie, la question ne se posait même pas quelques années auparavant au vu de la situation. La priorité était donnée au rétablissement des équilibres macroéconomiques. Toutefois, nous pensons que nous pouvons commencer à envisager cette idée sérieusement. D’ailleurs, nous avons un noyau prêt et bien rodé au niveau de la gestion, à savoir la CDC. La différence est qu’un tel fonds est orienté essentiellement vers les investissements locaux, en infrastructure en premier lieu. Il est capable de mettre des montants importants, qu’il rentabilise sur 20 et 30 ans. Les investissements vont des autoroutes, de l’immobilier social, des énergies renouvelables, jusqu’à la santé et l’éducation.
Nous n’avons pas besoin de débuter avec des dizaines de milliards de dollars. Nous pouvons capitaliser sur la CDC et lui donner plus de moyens, et nous pouvons effectivement le faire. Un fonds souverain pourra jouer le rôle du pilier d’un vrai partenariat public-privé. C’est de cette manière que nous pouvons briser le cercle de la faible croissance et résoudre le problème de l’accès au financement. Il faut penser à ce type de solution et oser pour retrouver l’espoir, l’élément clé qui manque aux Tunisiens.