Si le budget de l’État a pu terminer l’année sur un déficit de 6% du PIB, ce qui est une performance au vu de la situation globale, c’est grâce à sa capacité à maîtriser ses dépenses. La rubrique des charges la plus lourde est celle des rémunérations des fonctionnaires publics, qui a consommé 22 273,5 Mtnd, soit 39,4% des dépenses budgétaires totales. Elle a affiché une hausse de 2,6% par rapport à 2023, mais demeure largement inférieure à ce qui a été programmé dans la loi de finances 2024, soit 23 711,1 Mtnd. L’économie s’est établie à 1 437,6 Mtnd.
Cela a permis de trouver une petite marge de manœuvre qui a servi, entre autres, à mettre plus d’argent que prévu dans d’autres chapitres, comme les dépenses de gestion (+233,3 Mtnd à 2 771,7 Mtnd) et d’investissement (+760,8 Mtnd à 6 031,8 Mtnd).
Pour 2025, l’enveloppe estimée pour les rémunérations s’élève à 24 388,6 Mtnd. Cette année, nous pensons qu’il serait difficile de réaliser une économie aussi importante que celle de 2024. La raison est triple. Il y a d’abord l’intégration de la première partie des enseignants contractuels, dont le nombre est aux alentours de 9 000, ce qui compenserait l’effet positif du plan de départ volontaire en retraite anticipée. Nous trouvons aussi la concrétisation du programme pour régulariser la situation des employés des chantiers, sans oublier les recrutements déjà annoncés pour l’année. Enfin, le président de la République a donné son feu vert pour que l’administration recrute, ce qui constitue une première depuis de longues années.
En contrepartie, et avec des ressources toujours sous pression, nous pensons que le budget de cette année affichera le début d’une dynamique opposée à celle de 2024. Il y aura, probablement, une décélération dans des rubriques comme les dépenses de gestion ou d’investissement afin de pouvoir assurer suffisamment de moyens pour les salaires des fonctionnaires. In fine, la pression fiscale demeure un passage obligatoire pour que l’exécutif honore ses engagements.