L’Éthiopie à inauguré aujourd’hui sa Bourse, une avancée majeure dans la libéralisation économique initiée par le Premier ministre Abiy Ahmed. Depuis son arrivée au pouvoir en 2018, ce dernier ambitionne de moderniser une économie encore largement étatisée et fermée aux investisseurs étrangers. Cependant, les réformes ont été ralenties par des conflits internes, notamment la guerre dévastatrice au Tigré (2020-2022).
La dernière Bourse du pays avait été fermée en 1974 après la chute de l’empereur Hailé Sélassié et la nationalisation de l’économie par le régime marxiste du Derg. La réouverture de ce marché financier devrait offrir de nouvelles opportunités aux investisseurs, notamment en facilitant le financement à long terme et en dynamisant les marchés obligataire et interbancaire.
Ces derniers mois, des réformes économiques significatives ont été adoptées pour séduire les investisseurs étrangers. Le système bancaire a été partiellement libéralisé en décembre, permettant l’entrée d’acteurs étrangers, tandis qu’en octobre, l’État a cédé 10% des parts de l’opérateur Ethio Telecom. En juillet, l’Éthiopie a également assoupli son système de change, permettant aux banques commerciales de fixer librement les taux de change.
Malgré une croissance économique impressionnante, dépassant parfois les 10% entre 2004 et 2019, le pays a vu son développement ralentir depuis 2020, sous l’effet de la pandémie de Covid et de la guerre en Ukraine. Entre 2020 et 2023, la croissance a chuté à 5,9% en moyenne, tandis que l’inflation est montée en flèche, atteignant 30,2% en 2023, selon la Banque mondiale.