Le centre de développement de l’OCDE et l’Union africaine ont publié récemment, à l’occasion du forum sur l’administration africaine fiscale, un rapport sur les statistiques des recettes publiques en Afrique.
Dans ce rapport, on annonce, entre autres chiffres, un ratio impôt/PIB de 33.5% pour la Tunisie en 2022, le plus haut en Afrique (un ratio impôt/PIB représente la part de la recette fiscale dans le PIB d’un pays). Le Sénégal présente 19.8% comme ratio impôt/PIB, le Maroc 29.9% et la Côte d’Ivoire seulement 12.9%.
La hausse de ce ratio en Tunisie est expliquée par une augmentation de l’IRPP (impôt sur le revenu des personnes physiques), de la TVA et des cotisations de sécurité sociale. Cette élévation du taux n’aurait pas été possible sans les réformes de l’administration et des politiques fiscales entreprises par l’État tunisien. D’un autre côté, il y a eu également la hausse de la masse salariale de 147% entre 2013 et 2022 ainsi que des augmentations salariales qui ont résulté des contestations syndicales qui ont eu lieu après la révolution.
Il est essentiel de rappeler qu’à partir de 2025, un ensemble de réformes sera entrepris par l’État tunisien afin de renforcer la recette fiscale. Dans ce contexte, l’IRPP sera comptabilisé en fonction du revenu annuel net global. Le taux d’imposition atteindra jusqu’à 40% des revenus annuels si ces derniers dépassent 70 000 dinars.