Selon le rapport ” COP 29 et injustice climatique : L’Afrique mérite mieux ?” publié le mois dernier par ASFO (African Sustainable Finance Observatory), l’Afrique contribue à 3% des émissions mondiales de CO2, mais pourtant, le continent souffre de chaleurs extrêmes, de sécheresse, d’inondations, de cyclones, de
tsunamis.
De plus, le nombre prévu de migrants climatiques en Afrique suscite de vives inquiétudes en l’absence d’actions concrètes.
Le drame de l’Afrique réside dans une réalité incontestable : les émissions de CO2 des pays industrialisés ignorent les frontières et se propagent sans entrave. Sans besoin de visa, elles pénètrent les territoires des nations les moins responsables des émissions mondiales, aggravant les impacts environnementaux et sociaux. Ce phénomène illustre parfaitement le concept d’« injustice climatique », selon lequel les pays les plus vulnérables face aux catastrophes naturelles sont souvent ceux qui contribuent le moins à la pollution mondiale.
L’Afrique, encore largement à l’ère de l’Holocène, subit les effets d’un réchauffement climatique initié par les pays riches dès le 18e siècle, avec l’avènement de l’Anthropocène. Les émissions cumulées de CO2 du continent entre 1750 et 2020 restent marginales, pourtant les impacts du changement climatique y sont dévastateurs.
Alors que les pays du G20 sont responsables de 22 % du réchauffement climatique mondial depuis 1850, l’Afrique fait face à une baisse probable de 30 % de sa productivité agricole, une augmentation de 20 % de l’insécurité alimentaire après chaque catastrophe naturelle, et des projections de pertes économiques d’au moins 30 % de son PIB d’ici 2050.
Ces défis, exacerbés par l’élévation du niveau de la mer, la hausse des températures et les événements climatiques extrêmes, soulignent la vulnérabilité unique de l’Afrique à un réchauffement global supplémentaire, malgré sa responsabilité minimale dans cette crise mondiale.
Malgré tout, des avancées positives émergent. La 29ᵉ session de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 29), tenue en novembre 2024 à Bakou, s’est démarquée comme la première à mettre l’accent sur la notion de justice climatique. Avec pour slogan « Soyons solidaires pour un monde vert », cet événement a marqué une étape importante dans la reconnaissance des disparités mondiales face au changement climatique et dans l’appel à une solidarité accrue pour un avenir durable.