Alors que le nombre de cartes bancaires en Tunisie s’est établi à 6,361 millions fin septembre 2024, il demeure toujours en déclin par rapport aux 7,053 millions enregistrés fin 2023. L’infrastructure de paiement comprend 3 287 DAB/GAB et 38 200 Terminaux de Paiements Electroniques. Cela est censé booster la culture de paiement en ligne.
L’activité monétique par le biais des cartes a effectivement bien progressé, totalisant 121,2 millions d’opérations (112,1 millions en septembre 2023) pour un montant de 20 917,7 MTND (19 040,0 MTND en septembre 2023). La taille de la transaction moyenne s’est élevée à 172,588 TND (169,848 TND fin septembre 2023).
Les cartes continuent à être essentiellement utilisées pour le retrait en espèces à partir des GAB/DAB plutôt que pour des paiements digitaux. En effet, 62% des opérations monétiques et 77% de leurs valeurs revêtent le caractère de retrait. C’est une évolution positive puisque ces proportions surtout en ce qui concerne la proportion des retraits qui était de 64% une année auparavant.
En moyenne, un paiement par carte, qu’il soit en ligne ou à proximité, est de 104,461 TND contre 108,514 TND une année auparavant. Cela reflète la baisse du pouvoir d’achat par les consommateurs tunisiens. Si nous poussons encore l’analyse, nous constatons que le paiement moyen de proximité est de 126,677 TND (130,145 TND en septembre 2023), alors que le e-paiement moyen est de 61,412 TND (66,268 TND en septembre 2023). La conclusion est donc la même, avec une utilisation plus importante en volume mais plus petite en valeur.
Par contre, le retrait moyen est de 214,343 TND fin septembre 2024 contre 204,348 TND une année auparavant, ce qui prouve qu’en dépit des mesures prises pour faire baisser les frais sur les opérations bancaires, le cash demeure roi.
Quant au paiement mobile, les 15 prestataires de services autorisés comptent 313 000 wallets, qui ont permis près de 1,6 millions de transactions pour une valeur de 232,700 MTND, soit un paiement moyen de 145,437 TND contre 237,735 TND une année auparavant. Encore une fois, la valeur moyennedes transactions a reculé, ce qui reflète une modification profonde dans le comportement du consommateur tunisien.
En réalité, les chiffres publiés ne sont pas bons. Il y a une plus grande généralisation de l’utilisation des cartes, mais ce n’est pas accompagnée par une amélioration de la taille de ces opérations. C’est ce qui rend le commerce électronique peu développé en Tunisie, et la récente fermeture de Jumia en est l’illustration.