Mensuellement, nous avons droit à de nouvelles estimations pour la croissance de la Tunisie en 2024. Le FMI table sur 1,6% et cela a été confirmé par le ministre de l’Économie. Ce même taux est confirmé également par la Banque centrale qui donne un peu plus de détails. Elle s’attend à une hausse de la valeur ajoutée de l’agriculture et de la pêche de 8,6% en glissement annuel, contre 0,9% seulement pour les autres secteurs.
Pour rappel, sur le premier semestre, ces taux sont respectivement de 5,40 et 5,61%. En d’autres termes, nous avons besoin d’une croissance de 11,9% pour l’agriculture et la pêche et de 1,6% pour l’industrie et les services. Ce n’est pas aussi facile, comme le pensent certains, et les chiffres de ce mois vont le confirmer.
Certes, l’agriculture a plus de chances d’atteindre les objectifs puisque le mois d’octobre a été pluvieux, ce qui permet d’améliorer la production des cultures maraîchères. Pour les industries, c’est un peu plus compliqué car cela passe essentiellement par la demande européenne. Au troisième trimestre, les chiffres de la semaine dernière ont montré que l’économie de la zone euro a progressé au troisième quart à un rythme supérieur aux attentes, soit +0,9% sur la période juillet-septembre 2024 contre +0,6% sur les trois mois précédents. Sur un an, la croissance ressort à +0,4%. Le consensus des économistes était respectivement de 0,8 et 0,2%. Reste à voir si nos principaux partenaires, l’Allemagne à leur tête, vont surperformer, tirant avec eux les exportations tunisiennes.
Pour les services, la dynamique commerciale, avec la rentrée scolaire en septembre, devrait afficher les meilleurs taux de croissance sectoriels. La consommation reste, malgré tout, le poumon de la croissance même si elle a montré des signes d’affaiblissement ces derniers mois.
En tout cas, plus le taux de l’évolution du PIB de 2024 sera bas, plus nous avons de chances de se rapprocher des 3,2% estimés pour 2025, dans la mesure où l’effet de base favorable jouera en notre faveur.